Tout n’est pas perdu – L’édito de Patrice Chabanet

Face à une situation incertaine, terreau de toutes les outrances, les parlementaires se sont ressaisis. Députés et sénateurs se sont mis d’accord sur le pass sanitaire. Ce n’était pas gagné d’avance. De nombreux observateurs prévoyaient déjà une réinitialisation du débat, avec tous les retards qu’on imagine. Les partis qu’on qualifie de traditionnels ne sont pas mus par une inspiration divine pour avancer dans cet épais maquis sanitaire. Ils ont – peut-être – pris conscience que les confrontations politiciennes exacerbées par l’élection présidentielle les desservaient dans une logique perdant-perdant.

Les manifestations anti pass sanitaires ne sont sans doute pas étrangères à l’accord élaboré en commission mixte Assemblée nationale-Sénat. La peur d’une vague contestataire qui pourrait tout emporter sur son passage et qui agrégerait une myriade de revendications est encore là. Mais il y a loin des supputations à la réalité. L’union nationale des extrêmes n’a jamais produit un projet politique. Voir François Ruffin entonner les mêmes arguments que Florian Philippot a quelque chose de cocasse, qui génère plus la confusion des genres qu’une clarification du débat politique. Mais là encore, tout n’est pas perdu. Dans les dernières manifs on n’a pas vu cette hideuse utilisation de l’étoile jaune. On évoque moins le terme de dictature pour dénoncer les risques pour les libertés individuelles. La France n’est pas sur le point de tomber dans un système à la nord-coréenne ou à la cubaine. Il s’en faut de beaucoup.

La généralisation de la vaccination estompera mécaniquement la crise sanitaire et le débat sur le pass. C’est la suite qui demeure incertaine. Malgré de bonnes prévisions, l’économie reste fragile, avec son lot de restructurations et de diminutions d’effectifs. La crise sociale peut s’avérer plus coriace que la crise sanitaire. Or, dans ce domaine, il n’existe pas de vaccin.

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