Malgré son aspect spectaculaire de colibri lorsqu’il butine, le moro-sphinx (macroglossum stellatarum), dit aussi “sphinx du caille-lait” ou “sphinx-colibri”, est bien un papillon d’une envergure de cinq centimètres.
Le moro-sphinx est une espèce migratrice paléarctique (originaire du Nord de l’Ancien monde) de lépidoptères diurnes de la famille des sphingidés, réputés pour leur capacité à butiner en vol stationnaire. L’imago (insecte adulte) se distingue par le dessus des ailes antérieures d’un brun grisâtre agrémenté de deux lignes noires transversales. La partie supérieure des ailes postérieures, bien plus petites que les précédentes, sont d’une vive couleur fauve. Le corps massif du moro-sphinx, velu et trapu, est de même teinte que les ailes antérieures. Les antennes en forme de massues, sur sa tête aux yeux ronds étranges, sont robustes. Son abdomen, tacheté de blanc, présente un éventail à son extrémité. Les deux sexes sont semblables. Sa longue trompe est souvent déroulée, en vol statique, pour lui permettre d’aspirer le nectar des fleurs les plus profondes sans jamais se poser.
Des œufs verts
D’ailleurs, les deux paires d’ailes du moro-sphinx sont quasiment invisibles tant elles battent rapidement : 75 battements par seconde ! La femelle pond ses œufs verts en mai-juin, isolément sur les bourgeons et les fleurs de la plante hôte : le caille-lait (galium verum) ou gaillet jaune, plante herbacée vivace très commune aux propriétés médicinales, mais aussi dans les stellaires comme le mouron des oiseaux, ou encore les garances. Les chenilles naissent une semaine après. Leur corps vert, de 45 millimètres, est moucheté de blanc avec des lignes latérales jaunes et blanches sur les flancs ponctués de stigmates rouges. Leur abdomen se termine par une corne bleuâtre à la pointe orangée, tandis qu’elles brunissent en vieillissant. La nymphose (transformation de la larve en nymphe) s’effectue ensuite dans la terre ou sous des tas de feuilles mortes ; la chrysalide met un mois à se développer avant de se transformer en imago. L’habitat du moro-sphinx, présent partout en France, concerne les prairies, les haies et les jardins. Son cycle biologique lui permet de produire deux générations par an : la première migre vers le Sud, la seconde passe l’hiver dans un cocon pour éclore au printemps. Des Imagos peuvent aussi stationner à la mauvaise saison. Le moro-sphinx, un des papillons les plus rapides au monde, peut franchir plus de 3 000 kilomètres à une vitesse de 50 km/h !
De notre correspondant Patrick Quercy
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