Les Français n’ont pas changé leurs habitudes estivales. Ils sont à nouveau des centaines de milliers à emprunter routes et autoroutes ou à prendre le train ou l’avion pour rejoindre leurs lieux de vacances. Un rituel qui n’a pas été bousculé par la crise sanitaire. Il y a toujours autant de journées noires, de journées rouges et de bouchons aux péages. Tout se passe comme si nos compatriotes voulaient échapper à l’ambiance médicale que connaît le pays depuis le mois de mars. L’absence de la clientèle étrangère donne plus d’espace aux touristes. C’est bon pour la distanciation sociale. C’est moins bon pour les commerçants qui vivent du tourisme. Dans le Sud notamment les plages et les bords de mer sont moins bondés. Il faudra attendre la fin de la saison pour savoir si les Français qui ont renoncé de partir à l’étranger ont compensé l’absence des touristes étrangers.
Les vacanciers, notamment les plus jeunes, se montreront-ils moins vigilants dans le respect des gestes barrières ? L’ambiance incite plus au relâchement qu’à la rigueur. La multiplication des rave parties fait craindre de nouveaux dérapages. Les maires de certaines stations balnéaires ont pris les devants en interdisant l’accès aux plages au moment des marées hautes. Il revient d’ailleurs aux élus locaux de décider les mesures destinées à combattre la pandémie. Ce qui nous vaut une polémique bien française. Les mêmes qui contestaient hier la toute-puissance de l’Etat centralisateur dans la gestion de la crise sanitaire déplorent aujourd’hui la latitude laissée aux décideurs locaux, au motif que le gouvernement se déchargerait sur ces derniers. Heureusement que le ridicule ne tue pas car il ferait plus de victimes que le coronavirus.
L’article La grande évasion – L’édito de Patrice Chabanet est apparu en premier sur LE JOURNAL DE LA HAUTE-MARNE.
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