Le Proche-Orient revient en force sur l’échiquier international. En l’espace de quelques jours, des affrontements entre Palestiniens et Israéliens font craindre un embrasement général. L’ONU et les grandes puissances occidentales ne peuvent que constater et appeler au calme. Mais force est de relever que de nombreux acteurs ont tout intérêt à voir la situation se dégrader. En Israël, l’extrême droite pousse les autorités à chasser les Arabes de Jérusalem-Est. Sous leur pression, le Premier ministre Netanyahu s’est engagé à réprimer les manifestations sur l’Esplanade des Mosquées. Il le fait avec d’autant plus de vigueur qu’il est en difficulté sur le plan intérieur, puisqu’il n’est pas parvenu à former un gouvernement. Visiblement, il cherche à rétablir son autorité par des actions militaires de plus en plus fermes. En témoignent les frappes aériennes meurtrières dans la bande de Gaza.
Dans le cas d’en face, si l’on ose dire, l’occasion fait le larron. Des centaines de roquettes ont été lancées contre l’Etat hébreu. Le Hamas et des groupes islamistes entendent montrer au monde arabo-musulman qu’ils sont en capacité de frapper Israël quand et où ils veulent. Ce qui justifie à leur tour de nouvelles représailles israéliennes. Logique infernale d’une confrontation sans fin. Si l’on élargit le spectre, des acteurs plus lointains s’invitent dans le jeu. C’est le cas de l’Iran qui voit en Israël un danger pour ses installations nucléaires. C’est le cas, aussi, de la Syrie qui ne s’est jamais remise de la perte du Golan.
De cet enchevêtrement de contentieux et de haines, il y a tout lieu de craindre la mise en route d’un engrenage fatal. Le pire qu’on puisse redouter est la fuite en avant de l’une des parties prenantes. Pour le moment, les Etats-Unis et la Russie ne semblent pas disposés à se laisser entraîner dans la spirale. Biden est plus absorbé par la convalescence économique de son pays que par une nouvelle aventure militaire. C’est rassurant, d’une certaine manière. On se console comme on peut.
L’article La diagonale du pire – L’édito de Patrice Chabanet est apparu en premier sur LE JOURNAL DE LA HAUTE-MARNE.
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