Les étudiants en archéologie étaient impatients, puis enthousiastes, vendredi 25 juin, à l’ouverture du sarcophage découvert il y a deux semaines. A l’instar des responsables de l’Inrap et des élus.
« Il y a une plaque-boucle ! » A cet instant, vendredi matin, Stéphanie Desbrosse-Degobertière, archéologue à l’Inrap, annonce la bonne nouvelle. Toute l’assistance réunie autour du sarcophage découvert il y a deux semaines sur le site des Crassées applaudit. Cette plaque-boucle, pièce de ceinture servant à fixer la boucle de ceinture, est bien visible sur le squelette mis à jour, à 9 h. Et la découverte permet de rassurer tous les spécialistes, des étudiants en archéologie aux professionnels de l’Inrap, en passant par les élus passionnés par le sujet.
La tension, l’émotion sont bien de la partie lorsqu’il faut manipuler en douceur le sarcophage très légèrement fissuré. Avec l’aide de plusieurs mains, le tombeau s’ouvre. En plus de la plaque-boucle, les archéologues ou futurs archéologues découvrent une céramique au pied ainsi qu’une bague.
« On est au VIIe siècle »
Nouvelle salve d’applaudissements, comme à chaque objet repéré. « Et le crâne est magnifique, c’est super ! », lance encore cette jeune femme. « La grosse plaque-boucle, on est plutôt dans du VIIe siècle, après ce n’est pas ma spécialité ! », poursuit Stéphanie Desbrosse-Degobertière.
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Seul bémol qui n’en est pas vraiment un : de l’eau a pénétré à l’intérieur du sarcophage. Est-elle présente depuis plusieurs semaines, mois ? Où est-ce dû aux chantiers opérés autour ces derniers jours ? Peu importe, les os semblent bien conservés, il va simplement falloir puiser l’eau (dès hier et en début de semaine prochaine), avant que chaque partie soit retirée avec précaution pour gagner le siège régional de l’Inrap dans un premier temps.
« Le sarcophage n’a jamais été ouvert »
La découverte d’hier était « espérée », selon les mots d’Elisabeth Robert-Dehault, adjointe à la Préservation du Patrimoine. « Le sarcophage est magnifique et n’a pas été ouvert, c’est un squelette de chef », assure l’élue, faisant référence à la plaque-boucle, même si plusieurs phases de vérification, en aval, devront le confirmer.
L’analyse taphonomique devra aussi donner des informations aux spécialistes. Raphaël Durost, archéologue qui chapeaute les fouilles archéologiques de Saint-Dizier, était également heureux de constater que c’est bien « l’inhumé d’origine qui est là, c’est une bonne nouvelle. Cette découverte n’est pas exceptionnelle mais il y a bien des objets mérovingiens, ça conforte le scénario historique d’une vie religieuse ici, c’est cohérent. »
Nicolas Frisé
n.frise@jhm.fr
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