La sexualité des Françaises toujours parmi les moins épanouissantes en Europe

Les Françaises sont en effet 35% à se déclarer insatisfaites de leur vie sexuelle, contre 23% en Allemagne ou 27% au Royaume-Uni.

SEXUALITÉ - Les Françaises sont insatisfaites de leur vie sexuelle. C’est l’un des principaux enseignements d’une enquête réalisée par l’Ifop pour The Poken Company, publiée ce vendredi 3 septembre, sur la sexualité des Européennes en cette année de Covid-19.

Les Françaises sont en effet 35% à se déclarer insatisfaites de leur vie sexuelle, contre 23% en Allemagne ou 27% au Royaume-Uni. Cela signifie que la situation ne s’est pas améliorée, au contraire, depuis l’enquête sur le même sujet publiée en 2018, qui montrait que les Françaises étaient déjà les plus insatisfaites, devant les Italiennes puis les Espagnoles. Depuis 2016, cet écart s’est même creusé entre l’Hexagone et les autres pays européens interrogés.

Réalisée par questionnaire auto-administré en ligne du 1 au 5 mars 2021 auprès d’un échantillon de 5025 femmes, représentatif de la population féminine âgée de 18 ans et plus résidant en Italie, en Espagne, en France, en Allemagne et au Royaume-Uni, cette enquête montre également une chute de l’activité sexuelle à cette période. Ainsi, 37% des Européennes n’avaient eu aucun rapport sexuel au cours du mois ayant précédé l’enquête, dont 41% des Françaises.

Impact de la crise sanitaire?

La période particulièrement difficile de crise sanitaire a-t-elle pu jouer sur ces chiffres? Pour François Kraus, directeur de l’expertise “Genre, sexualités et santé sexuelle” à l’Ifop, “les principaux impacts de la crise sur la santé psychologique des populations (hausse du taux de stress ou d’anxiété, états dépressifs, consommation nocive d’alcool, pensées suicidaires...) sont tous de nature à altérer la libido et/ou l’épanouissement sexuel”. Mais, tempère-t-il, “plusieurs études aux États-Unis ou au Royaume-Uni montraient déjà cette tendance à la baisse chez les jeunes adultes avant la crise sanitaire”. Il faudra donc attendre d’autres études pour le savoir.

Les Françaises ne sont pas seulement les moins épanouies sur le plan sexuel, elles le sont aussi d’un point de vue sentimental. Elles sont 28%, comme les Britanniques, à se dire insatisfaites sentimentalement parlant, contre 16% seulement des Allemandes.

Changements dans les pratiques

Parmi les autres enseignements de l’étude, on retiendra que les jeux sexuels “illustrant une forme de domination masculine symbolique”, pour reprendre les mots de l’enquête, perdent du terrain chez les Françaises. Ainsi, en 2016, 52% des femmes interrogées indiquaient que leur partenaire leur avait déjà éjaculé dans la bouche, contre 45% en 2021. De même, elles étaient 26% à avancer que leur partenaire les avait déjà “bifflées”, contre 17% cette année. 

À l’inverse, certaines pratiques, comme la sodomie, se banalisent de plus en plus. D’autres, comme l’anulingus, se voient intégrer dans les comportements des Européennes. L’une des preuves, pour François Kraus, que la tendance générale est à l’“autonomie sexuelle croissante des Européennes”.

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