En Guadeloupe, les hôpitaux victimes "d'actions de sabotage"

Les hôpitaux guadeloupéens victimes

GUADELOUPE - Détériorer les hôpitaux pour protester contre la vaccination obligatoire. Huile de vidange dans les bureaux, colle dans les serrures et “actes malveillants”: les autorités sanitaires de la Guadeloupe ont dénoncé mercredi 6 octobre “des actions de sabotage” au sein des établissements de santé, au milieu de virulents débats sur l’obligation vaccinale.

Des personnes “font des actions de sabotage à l’intérieur des établissements”, a déclaré lors du point hebdomadaire sur la situation sanitaire la directrice générale de l’Agence régionale de santé (ARS) de Guadeloupe, Valérie Denux.

“Ils ont déversé de l’huile de de vidange dans les services des ressources humaines du CHU ces derniers jours, ils mettent de la colle dans les serrures, ils bloquent certains accès”, a-t-elle détaillé, estimant que ces actions entraînent “des désorganisations voire des pertes de chances pour les patients”. “Je comprends qu’on puisse s’exprimer”, a ajouté Valérie Denux, “mais là ce sont vraiment des actes répréhensibles” qui “peuvent vous mettre en danger”.

Le débat sur le pass sanitaire et l’obligation vaccinale est assez virulent dans l’archipel, la contestation sociale s’exprimant jusque dans les établissements de santé et notamment au CHU de Pointe-à-Pitre, où le personnel reste très majoritairement non vacciné.

Plusieurs plaintes déposées

Dans une motion datée de samedi 2 octobre, les médecins de la commission médicale d’établissement du CHU de Pointe-à-Pitre dénoncent des “agressions verbales et physiques”.

Aussi, des lits médicaux ont été “démembrés”, selon Guadeloupe la 1ère, et jonchaient le sol, entassés, afin de servir de barrage. Devant l’établissement, des troncs d’arbres et des branchages obstruent également le passage.

“La contestation de la loi sur l’obligation vaccinale dans les établissements de soins, destinée à protéger les patients qui viennent nous confier leur santé, ne saurait justifier les entraves à la circulation à l’intérieur de l’établissement et les actes de malveillance envers les soignants se rendant au chevet des malades” écrivent-ils. Ils appellent à cesser ces agissements, pour pouvoir “donner des soins dans la sérénité”.

Selon le préfet Alexandre Rochatte, des procédures “sont en cours, avec des dépôts de plainte qui ont été effectués par les établissements concernés”.

Seulement 30% des soignants du CHU vaccinés

En Guadeloupe, qui recense encore 8 décès sur les 5 derniers jours, la vaccination reste lente. Près de 43% des plus de 18 ans et 18% des  12-18 ans ont reçu une première injection et seuls environ 30% des soignants du CHU sont vaccinés. L’entrée en vigueur de l’obligation vaccinale pour certaines professions, effective en France depuis le 15 septembre, a été repoussée de plusieurs semaines dans ce territoire d’outre-mer, fortement touché par la quatrième vague de Covid-19. Elle doit progressivement entrer en vigueur au cours du mois d’octobre.

“La vaccination connaît un net ralentissement ces derniers jours”, a indiqué Valérie Denux, la directrice générale de l’ARS. Des chiffres “insuffisants” pour “faire barrage à une nouvelle vague” d’ici la fin 2021.

Dans le même temps, les indicateurs s’améliorent dans l’archipel, qui va entamer une première phase de déconfinement le 8 octobre.

En Guadeloupe, plus de 800 personnes sont décédées à l’hôpital depuis le début de l’épidémie, dont 525 depuis le début de la 4e vague, selon l’ARS. 

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