RUSSIE - La journaliste russe Marina Ovsiannikova, devenue célèbre après son irruption en direct à la télévision avec une pancarte critiquant l’offensive de Moscou en Ukraine, a été interpellée ce dimanche 17 juillet en Russie, ont indiqué son entourage et son avocat.
Aucune déclaration officielle n’a été faite sur les raisons de son interpellation, mais celle-ci intervient quelques jours après que Marina Ovsiannikova a manifesté seule près du Kremlin en brandissant une pancarte critiquant l’intervention militaire en Ukraine et le président Vladimir Poutine.
« Poutine - assassin » : Marina Ovsiannikova devant le Kremlin.
— Andreï VAITOVICH (@andreivaitovich) July 15, 2022
Oui, la même qui avait interrompu le direct du JT russe avec une pancarte « Non à la guerre ».
Après quelques mois en Europe, elle est rentrée en #Russie.
A suivre… pic.twitter.com/gwInT9zK7M
“Marina a été arrêtée. Il n’y a aucune information sur l’endroit où elle se trouve”, indique un message publié par son entourage sur le compte Telegram de la journaliste.
Ce message est accompagné de trois photos sur lesquelles on voit Marina Ovsiannikova, 44 ans, être emmenée vers un fourgon blanc par deux policiers après avoir visiblement été stoppée alors qu’elle se déplaçait à vélo.
Marina Ovsyannikova, the former state TV editor who protested the war on air and last week picketed outside the Kremlin, was reportedly arrested earlier today. https://t.co/KoJhNVameApic.twitter.com/jW1uCDHtFK
— Kevin Rothrock (@KevinRothrock) July 17, 2022
Son avocat, Dmitri Zakhvatov, a confirmé l’interpellation à l’agence de presse Ria-Novosti, disant ignorer où sa cliente a été emmenée.
“Je présume que cela est lié d’une manière ou d’une autre à son acte de protestation”, a-t-il ajouté.
Vendredi, Marina Ovsiannikova a en effet publié sur Telegram des images d’elle brandissant près du Kremlin une pancarte évoquant la mort d’enfants ukrainiens et qualifiant Vladimir Poutine de “tueur”.
Devenue mondialement célèbre à la mi-mars
De telles déclarations pourraient en théorie l’exposer à des poursuites pénales pour publication de “fausses informations” et “dénigrement” de l’armée, des chefs d’accusation passibles de lourdes peines d’emprisonnement.
Marina Ovsiannikova est devenue mondialement célèbre mi-mars après avoir surgi, en plein journal du soir, sur le plateau d’une chaîne de télévision pro-Kremlin pour laquelle elle travaillait alors avec une pancarte critiquant l’offensive en Ukraine et la “propagande” des médias contrôlés par le pouvoir.
Brièvement détenue dans la foulée, elle avait été relâchée avec une amende à payer.
Les images de son geste ont fait le tour du monde, de nombreuses personnes saluant le courage de la journaliste, dans un contexte de répression de toute voix critique en Russie.
Exemple parmi d’autres du climat répressif, le célèbre opposant russe Ilia Iachine a été placé mercredi en détention provisoire dans l’attente de son procès pour avoir critiqué l’opération en Ukraine.
Marina Ovsiannikova ne fait toutefois pas l’unanimité au sein de l’opposition russe, certains continuant de lui reprocher les années passées à travailler pour la chaîne Pervy Kanal, porte-voix du Kremlin.
Après avoir travaillé pendant plusieurs mois à l’étranger, notamment pour le journal allemand Die Welt, la journaliste avait annoncé début juillet être rentrée en Russie pour régler un contentieux lié à la garde de ses deux enfants.
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