The big bazar – L’édito de Patrice Chabanet

Marseille restera Marseille. Qui aurait pu imaginer l’inverse, surtout en pleine décomposition de la classe politique française ? L’élection de son maire n’a fait qu’exacerber des usages électoraux propres à la cité phocéenne. Une occasion renouvelée de sortir un vocabulaire épicé : bouillabaisse, tambouille, mascarade. Il a fallu conciliabules, tractations, déclarations définitives aussitôt démenties pour voir gagner Michèle Rubirola, du Printemps marseillais, grâce au soutien de Samia Ghali, une ex-PS. Malgré tout, l’honneur est sauf. Il aurait été choquant de voir son adversaire de droite, qui avait 18 000 voix de retard au premier tour l’emporter en raison du système dit PLM (Paris, Lyon, Marseille) qui prend en considération le nombre de délégués. C’est la version française du mode électoral américain dont on mesure les dégâts avec l’élection de Trump, vainqueur malgré plusieurs millions de voix de retard sur Hillary Clinton.

Quoi qu’il en soit, le résultat final de la municipale de Marseille constitue une défaite sévère pour la droite. Marseille n’est pas seulement le théâtre de pagnolades politiques. C’est la deuxième ville de France et tout ce qui s’y passe a une portée nationale. Elle constitue la loupe grossissante de la donne politique hexagonale. Les divisions internes et l’absence de véritables leaders minent les partis. La droite n’a d’ailleurs pas le privilège des forces centrifuges. Michèle Rubirola risque de s’en apercevoir très rapidement. Sa liste ajoute le parfum de la salade niçoise à la bouillabaisse électorale. Elle est composée d’une cohorte d’associations et de partis qui sont loin d’avoir la même vision sur les grands dossiers, comme l’écologie par exemple. Quel est le point commun entre les écolos, la France insoumise et les radicaux de gauche ? La réponse est dans la question.

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