POLITIQUE - Les Verts parisiens, partenaires de la maire PS Anne Hidalgo, ont regretté ce vendredi 19 février dans la soirée l’accord trouvé entre l’exécutif parisien et les opérateurs télécoms pour le déploiement de la 5G dans la capitale dans les prochaines semaines, estimant que “rien ne justifiait d’aller si vite”.
“À juste titre, la Convention citoyenne pour le climat avait demandé un moratoire, nous le demandions également. De plus, nous attendons les résultats des études commandées par le gouvernement sur cette question d’ici quelques semaines”, a réagi, sollicité par l’AFP, l’adjoint en charge de la transformation de l’espace public et des transports David Belliard.
Fatoumana Koné, présidente du groupe écologiste au conseil municipal, s’est elle dite ”étonnée voire un peu choquée” par le “forcing” de la maire socialiste et de son adjoint au budget Paul Simondon, qui a finalisé l’accord. “On a encore envoyé un courrier il y a peu de temps demandant le moratoire”, a-t-elle indiqué.
“Il y avait une consultation en cours”
L’élue écologiste ne comprend pas pourquoi la signature de l’accord était “si urgente: il y avait une consultation en cours à laquelle les Parisiens avaient pris part et sans même attendre la fin de cette consultation, on apprend que cette charte est signée”.
À la suite de la conférence citoyenne organisée par la ville fin décembre, une nouvelle charte de la téléphonie mobile, censée donner aux citoyens parisiens “une meilleure information” sur les impacts de la 5G, sera soumise au conseil de Paris du mois de mars, a annoncé la ville dans un communiqué.
D’autres communes comme Lille ont déjà annoncé être en faveur d’un moratoire jusqu’à la publication prévue au printemps 2021 d’un rapport de l’Agence nationale de sécurité sanitaire (Anses). “C’est vraiment dommage de plier comme ça devant les opérateurs”, a ajouté Mme Koné.
Contacté par l’AFP, Paul Simondon (PS) a souligné que l’accord national sur la 5G laissait “peu de place à la concertation dans les collectivités. Cet accord permet de garder l’instrument de régulation qu’est la charte de 2003 et de l’adapter à la nouvelle situation 5G.”
Plusieurs villes, au départ récalcitrantes, ont fini par laisser les opérateurs allumer leurs réseaux 5G, à l’image de Strasbourg, Lyon ou Bordeaux. Cette dernière, pourtant dirigée par l’écologiste Pierre Hurmic, s’est même dite “désolée” de l’ouverture de la 5G dans la ville début février malgré ses réticences.
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