Endométriose, grossesse et fausse couche et PMA nous sont éprouvants, soyez bienveillants - BLOG

3 mois après la fausse couche j’entame ma première FIV. Et là, je comprends ce que c’est. Je dis à mon entourage que je suis en cours de mon parcours FIV et les réactions fusent. Je ne m’y attendais pas! Je cherchais du soutien mais comme les gens ne savent pas ce que c’est, comme c’est dur psychologiquement et physiquement, comme ça peut pourrir le quotidien et même les relations avec l’époux, ils réagissaient n’importe comment.

PMA - J’ai 34 ans et en juin dernier on m’a diagnostiqué l’endométriose sévère. 

Mariés depuis 5 ans, dès le début on se disait avec mon mari que si je tombe enceinte, tant mieux. Mais ça n’arrivait pas.

Le diagnostic tombé, je me suis dirigée vers une gynécologue spécialisée en endométriose, infertilité et PMA. Elle nous a fait faire une batterie d’examens, une liste longue comme le bras. Résultat? Endométriose et réserve ovarienne faible, et Monsieur a quelques soucis également. La gynéco (qui nous a dirigés d’ailleurs à l’hôpital où elle travaille 2 jours par semaine) nous a conseillé de passer directement par la FIV. D’accord. J’essaie d’insister sur l’insémination artificielle, mais elle nous affirme que c’est une perte de temps. 

Vous avez envie de raconter votre histoire? Un événement de votre vie vous a fait voir les choses différemment? Vous voulez briser un tabou? Vous pouvez envoyer votre témoignage à temoignage@huffingtonpost.fr et consulter tous lestémoignages que nous avons publiés. Pour savoir comment proposer votre témoignage, suivez ce guide!

Une première grossesse et fausse couche, seule avec mon malheur

Un mois avant le début de la FIV, je tombe enceinte naturellement. Moi, enceinte?! Je ne croyais pas, c’était magique d’être enceinte, même les nausées et la somnolence c’était du plaisir tant la grossesse était désirée. Première écho à 1 mois de grossesse: tout va bien.

Deux semaines après: l’embryon ne se développe pas et pas d’activité cardiaque. Il faut provoquer une fausse couche. Je ne peux pas expliquer comment c’était dur. Étant étrangère, je n’ai personne de ma famille en France, je me suis retrouvée toute seule avec mon malheur.

Tout le monde disait “Tu verras, la deuxième grossesse passera très bien, vous aurez 10 enfants!”. J’ai tout avalé et je me suis guérie toute seule, au bout de 2 mois après la fausse couche et grâce à mon travail, j’ai de nouveau retrouvé ma joie de vivre.

Entre-temps, toutes les copines tombent enceintes sans problème et enchaînent 2e et 3e grossesse. Je me retrouve dans un gouffre d’incompréhension, qu’est-ce qui ne va pas avec moi? Je ne pense pas que les femmes qui sont au début du parcours FIV sont jalouses, je parle pour moi, je suis contente pour mes amies qui accouchent sans soucis. On se met juste à l’écart et on continue de se battre.

La FIV? Incompréhension et manque de soutien

3 mois après la fausse couche j’entame ma première FIV. Et là, je comprends ce que c’est. Je dis à mon entourage que je suis en cours de mon parcours FIV et les réactions fusent. Je ne m’y attendais pas!!! Je cherchais du soutien, mais comme les gens ne savent pas ce que c’est, comme c’est dur psychologiquement et physiquement, comme ça peut pourrir le quotidien et même les relations avec l’époux, ils réagissaient n’importe comment.

Ma belle-mère a dit:” Ça va pas être ta première FIV, t’en auras plusieurs. La femme de Bigard en a fait 10. Après je dis ça, j’en sais rien”. Cette phrase m’a anéantie, je suis restée 2 jours à y réfléchir. 

Les autres disaient: “Ah cool, tu auras des jumeaux peut-être.”. Je vous assure, FIV c’est loin d’être cool et si je pouvais m’en passer et avoir un seul enfant naturellement, le choix est évident.

Pendant et après ma première FIV je n'étais pas bien psychologiquement parce que je n'avais pas le soutien nécessaire et j'avais l'impression de faire un enfant avec le corps médical.

Il y avait aussi les phrases: “Ah, les chanceux, au moins sans enfants vous pouvez dormir tranquillement.”. Ou, “PMA ce n’est pas naturel, il faut laisser faire la nature!’, a dit la personne qui a déjà 2 enfants.

Peut-être, je ne suis pas normale, mais je rêve des nuits blanches passées avec mon enfant. Et je dis 1000 oui à la PMA, peut-être le seul moyen pour certains couples de réaliser leurs rêves. 

Je me dis des fois, si ces personnes pouvaient passer une seule journée dans ma peau pendant la FIV, elles pourraient trouver des mots plus corrects. 

Entourez-vous des personnes bienveillantes et compétentes

Je ne me plains pas et je n’en veux surtout pas à ces personnes. C’est moi qui ai choisi le parcours de FIV et de leur en parler. Elles ne peuvent pas savoir toute la complexité et les douleurs psychologiques de la PMA. Je voudrais juste dire aux femmes qui vont emprunter ce chemin, soyez courageuses, c’est dur, très dur, mais il faut aller jusqu’au bout. N’écoutez personne (sauf les médecins et votre mari, bien sûr). 

Pendant et après ma première FIV je n’étais pas bien psychologiquement parce que je n’avais pas le soutien nécessaire et j’avais l’impression de faire un enfant avec le corps médical. Entourez-vous de bonnes personnes, sortez, lisez, voyagez et chassez des pensées négatives (vous les aurez et c’est normal, mais avec l’aide de votre entourage vous tomberez pas dans la psychose et la dépression).

Les personnes qui ne sont pas concernées par la PMA ne liront pas ce témoignage, mais si quelqu’un de votre famille/amis/collègue passe par ça, juste dites-lui que vous êtes là et soyez vraiment là si la personne vous sollicite ou si vous voyez qu’elle ne va pas très bien.

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