Le "certificat sanitaire" de l'UE dévoilé par Thierry Breton

CORONAVIRUS - Un certificat via QR code disponible dans toutes les langues de l’Union avant la fin du mois de juin. Sur le plateau Grand Jury RTL - Le Figaro - LCI, Thierry Breton, a dévoilé ce dimanche 28 mars les contours du futur “certificat sanitaire européen”. Son objectif? Faciliter, principalement pour les personnes vaccinées, les voyages au sein de l’UE d’ici à l’été prochain.

Que contiendra-t-il exactement? “On y trouvera votre nom, votre date de naissance, le numéro de votre passeport certifié avec le QR code, le fait que vous ayez été vacciné ou non, le type de vaccin et si vous avez été porteur de la maladie”, a précisé le commissaire européen au marché intérieur, en charge de la vaccination.

Ce document doit être provisoire, jusqu’à ce que l’Organisation mondiale de la santé (OMS) déclare la fin de la pandémie. Il ne sera pas toutefois une “condition préalable” à la libre circulation dans l’UE. “Pour ceux qui n’auront eu ni le vaccin, ni la maladie et pour lesquels on demandera un test PCR, on trouvera l’état de votre test PCR”, a également précisé Thierry Breton. Ce certificat sanitaire sera disponible dans la langue de chaque pays et à retrouver en France, sur le site du ministère de la Santé.

 ”À partir du moment où nous pourrons être sûr que chaque Européen qui souhaite se faire vacciner aura un accès équitable au vaccin, comme ce sera le cas dans les deux à trois mois qui viennent, il sera bon que l’on puisse avoir un certificat sanitaire qui démontre votre état”, a-t-il expliqué.

Réclamé par les compagnies aériennes des pays très dépendants du tourisme comme la Grèce, ce passeport commun suscite les réticences de certains États, face aux risques de discriminations envers les non-vaccinés, soit actuellement l’écrasante majorité des Européens.

A un moment où le traitement de ces données personnelles sensibles suscite des craintes, la proposition de Bruxelles promet un “très haut degré de protection”, en prévoyant notamment qu’elles ne pourront pas être conservées par les pays de destination. L’initiative est qualifiée par certains d’ingérence de l’UE dans le domaine de la santé, qui relève essentiellement de la compétence des États membres. 

À l’inverse, les partisans d’une Europe de la santé la voient comme une avancée. “Nous voulons aider les États membres à rétablir la liberté de circulation d’une façon sûre, responsable et digne de confiance”, avait expliqué la présidente de la Commission européenne Ursula von der Leyen la semaine dernière. 

Les personnes non vaccinées, parce qu’elles ne font pas partie des groupes de population prioritaires ou parce qu’elles ne souhaitent pas l’être, doivent pouvoir continuer à voyager, en étant soumises le cas échéant à des mesures comme la quarantaine. Mais un État qui imposerait aux titulaires de ce certificat une quarantaine, un test ou les empêcherait d’entrer sur son territoire devrait répondre de cette décision auprès de Bruxelles.

Ce sera aux États membres de décréter l’éventuel usage de ce certificat pour d’autres activités que les voyages (accès à des restaurants, spectacles, etc.).
“Nous serons évidemment très attentifs à faire respecter les principes de proportionnalité, de non discrimination et bien entendu le respect du droit européen”, avait assuré la Commission.

Les États membres auront la possibilité, mais pas l’obligation, d’accepter des certificats pour d’autres vaccins, comme le chinois Sinopharm et le russe Spoutnik V. Le projet soulève aussi des interrogations d’un point de vue scientifique, des incertitudes entourant encore le fait de savoir si des personnes vaccinées peuvent être porteuses du virus de façon asymptomatique et le transmettre.

À voir également sur Le HuffPost: Face à Nikos Aliagas, Emmanuel Macron reconnait qu’on n’a pas été vite sur la vaccination 

Enregistrer un commentaire

0 Commentaires