Le charme discret de la mésange à longue queue

La mésange à longue queue adulte mesure 13 à 15 cm, dont huit à neuf pour sa seule queue. Son corps est rond et son bec très petit. Son plumage est à la fois noirâtre, blanchâtre et rosâtre. On doit distinguer la forme de l’ouest et du sud de l’Europe, qui présente des bandeaux noirâtres à l’arrière des yeux, de la variété du nord dont la tête, le cou et le dessous du corps, sont d’un blanc pur. Pour le reste, la mésange à longue queue présente des flancs et un ventre rosés, un dessous blanchâtre pour la forme de l’ouest et du sud, des ailes et une queue noires, un dos brun avec des bretelles rose pâle. Toutefois, sa queue est ornée de rectrices externes d’un blanc immaculé. Si les deux sexes sont semblables, les juvéniles ont les yeux cernés de rouge, leurs joues sombres sont dépourvues de rose, tandis que leur cercle oculaire devient jaune à l’âge adulte. L’activité acrobatique de cet oiseau plein d’énergie est incessante ; il habite les bois et bosquets mixtes, c’est-à-dire plantés de conifères et de feuillus, les sous-bois fournis, les haies, les parcs et les jardins boisés de toute la France.

Une espèce frileuse

La mésange à longue queue, qui vit jusqu’à cinq ans, évite toutefois les zones montagneuses supérieures à 1 000 m d’altitude car le climat y est trop froid. Sédentaire, il est possible de l’observer toute l’année, mais rarement dans les mangeoires. En hiver, de petites troupes familiales de quatre à quinze individus se rassemblent, inspectant les arbres en quête de nourriture dans une incessante farandole, à la recherche d’insectes dans les lichens des branches. Cette sarabande des orites serait à l’origine des rondes hivernales d’autres espèces (mésanges bleues et charbonnières, grimpereaux, pinsons) qui agiraient par mimétisme. Cette fausse mésange, dont on dit qu’elle zinzinule, s’exprime par des cris fins, aigus et répétés, ou des trilles, mais son chant peu fréquent est insignifiant. Contrairement aux vraies mésanges cavernicoles, elle ne niche pas dans une cavité mais sur un arbre ou dans un buisson.

En fin d’hiver, les groupes éclatent pour former des couples qui construisent chacun un nid volumineux complètement fermé, à l’exception d’une petite ouverture latérale. Tissé de mousses, de lichens, de fragments d’écorce maintenus par de la toile d’araignée, c’est une boule tapissée de plumes et de poils qui nécessite près d’un mois de travail. La femelle y dépose une à deux couvées à partir de la fin mars, chacune composée de sept à douze œufs blancs pointillés de roux. Elle les couve durant une douzaine de jours, tandis que les oisillons sont nourris par les parents pendant deux semaines, puis prennent leur envol. Ils sont encore alimentés une semaine par leurs géniteurs, tandis que les familles demeurent associées pour former le groupe hivernal. Celui-ci se met en quête de petites baies, de bourgeons et de graines, avec parfois quelques incursions dans les mangeoires. Les intempéries hivernales peuvent faire payer un lourd tribut à cette espèce très vulnérable et au charme si discret.

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