La maire écologiste de Poitiers a fait très fort. Elle a condamné le transport aérien. Rien que ça. Son conseil municipal a voté une baisse des subventions à deux aéroclubs spécialisés, entre autres, dans les baptêmes de l’air pour de jeunes handicapés. L’argument utilisé est pour le moins délirant : « L’aérien ne doit plus faire partie des rêves d’enfants ». Une preuve supplémentaire qu’une fois aux manettes les écolos s’enferment dans une logique totalitaire. Le diktat tient lieu de proposition. Balayer d’un revers de main les « rêves d’enfants » revient en creux à prôner la « rééducation ». A petits pas, c’est le retour à la Chine de Mao ou au dirigisme maladif de la Corée du Nord. Rééduquons, rééduquons…
Les excès des maires écologistes, à Poitiers, comme à Lyon, Grenoble ou Strasbourg polluent complètement le discours traditionnel des Verts. C’est eux, il faut le reconnaître, qui ont tiré la sonnette d’alarme sur le dérèglement climatique, les conséquences néfastes du recours aux énergies fossiles. S’agissant du transport aérien, nombre de déplacements professionnels pourraient être avantageusement remplacés par le télétravail. De là à condamner l’avion comme le mal absolu, il y a une marge que les intégristes de l’écologie franchissent sans vergogne. Eh oui, l’avion a nourri et continue à nourrir l’imaginaire des enfants. Et des adultes aussi. Refuser de le voir, c’est condamner la lecture de Saint-Exupéry. C’est mettre à l’index les fascinantes photos aériennes de Yann Arthus Bertrand, celles-là mêmes qui nous montrent la fragilité de la Nature.
Les déclarations fracassantes de la maire de Poitiers confirment, s’il en était encore besoin, que les tentatives d’union de la gauche sont déjà compromises. Yannick Jadot, l’écolo réaliste, est visblement débordé dans son propre camp. On a déjà connu ce syndrome, avec le choix d’Eva Joly, une pure et dure. A la présidentielle de 2012, elle a sombré avec un lamentable 2,30%. Pas de quoi faire rêver les enfants.
L’article Rééducation – L’édito de Patrice Chabanet est apparu en premier sur LE JOURNAL DE LA HAUTE-MARNE.
0 Commentaires