L’Union européenne a été prompte à réagir. Il ne s’est trouvé aucun Etat membre pour trouver des circonstances atténuantes pour l’acte de piraterie aérienne commis par le régime de Biélorussie. C’est déjà un progrès, car derrière Loukachenko il y a la Russie de Poutine. Or certains pays européens, comme la Hongrie ne veulent surtout pas indisposer Moscou. Va pour la condamnation unanime et la réaction à chaud. Mais pour l’action concrète contre des méthodes qui n’ont pas vraiment disparu avec la chute officielle du communisme, c’est une autre paire de manches.
Cette fois-ci, pourtant, on est en droit d’espérer moins de naïveté ou de frilosité de la part de l’Occident. L’image de l’opposant Roman Protassevitch, au visage défait et tuméfié, reconnaissant sa responsabilité dans l’organisation de grandes manifs, a fait remonter à la surface de nos bonnes consciences le spectacle hideux des faux procès soviétiques. Certains chefs d’Etat européens admettent enfin qu’il faut aller beaucoup plus loin que la protestation de principe. En clair, il faut frapper au portefeuille, et pas seulement en allongeant la liste des responsables biélorusses dont les avoirs étrangers sont saisis.
N’oublions jamais que Reagan a fait plier feue l’URSS en lui imposant une guerre des étoiles hors de portée de ses possibilités économiques. Aux Occidentaux de trouver en 2021 un autre angle d’attaque. Faute de quoi, ils continueront à se laisser manger la laine sur le dos. Par un hasard saisissant, on a appris qu’une officine approchait des influenceurs pour les inciter à disqualifier le vaccin Pfizer. Cette officine a des ramifications en Russie. Il n’est pas question de revenir à l’équilibre de la terreur qui a constitué l’ordinaire de la guerre froide. Mais de dire à Moscou et à Minsk : maintenant ça suffit. Sinon, ces néo-staliniens continueront à piétiner nos principes démocratiques et à se glisser subrepticement dans nos processus électoraux.
L’article De vraies sanctions – L’édito de Patrice Chabanet est apparu en premier sur LE JOURNAL DE LA HAUTE-MARNE.
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