Israël: Le Drian met en garde contre un "risque d'apartheid"

ISRAËL/PALESTINE - C’est un terme très fort. Le ministre français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian a mis en garde, dimanche 23 mai, contre un “risque d’apartheid” en Israël si une solution à deux États n’émerge pas entre Israéliens et Palestiniens.

“Dans des villes israéliennes, les communautés se sont affrontées”, a-t-il souligné au Grand Jury RTL/Le Figaro/LCI, en revenant sur la flambée de violences de ces derniers jours entre Israéliens et Palestiniens, qui s’est soldée par un fragile cessez-le-feu conclu le 20 mai.

“C’est la première fois et ça montre bien que si d’aventure on avait une autre solution que la solution à deux États, on aurait alors les ingrédients d’un apartheid qui durerait longtemps”, a-t-il averti. “Le risque d’apartheid est fort si on continue à aller dans une logique à un État ou du statu quo. Même le statu quo produit cela”, a ajouté le chef de la diplomatie française.

Une première pour la diplomatie française ?

Le terme “apartheid’”, mot afrikaans signifiant “séparation, mise à part”, fait référence au “régime de ségrégation systématique des populations de couleur appliqué en Afrique du Sud entre 1913 et 1991”, rappelle le Larousse. Il est parfois utilisé par les opposants les plus virulents à la politique de colonisation israélienne, mais son usage dans la bouche d’un membre du gouvernement français semble inédite. 

“C’est la première fois, me semble-t-il, que la France par la voix de son ministre des Affaires étrangères met en garde l’État hébreu contre “un risque d’apartheid” entre populations juive et arabe en Israël”, tweete Georges Malbrunot, Grand reporter au Figaro et spécialiste du Moyen-Orient. 

La cohabitation entre Juifs et Arabes a volé en éclats dans plusieurs villes mixtes israéliennes, théâtreq de violences comme à Lod, au moment où Israël affrontait le mouvement islamiste Hamas dans l’enclave palestinienne de Gaza.

L’armée israélienne et le Hamas, au pouvoir à Gaza, observent depuis vendredi un cessez-le-feu après plusieurs jours de raids israéliens et de tirs de roquettes au départ de l’enclave vers le territoire israélien.

Ces affrontements, qui ont commencé le 10 mai, ont fait 248 morts palestiniens, dont 66 enfants, selon les autorités à Gaza, et 12 morts en Israël y compris un enfant, une adolescente et un soldat, d’après la police. 

Cette nouvelle flambée de violences “montre l’urgence de trouver un processus politique”, a insisté Jean-Yves Le Drian.

“Il faut engager des politiques de petits pas”, a-t-il dit, en se félicitant que le président américain Joe Biden ait “réaffirmé son engagement sur la nécessité d’avoir deux Etats”, hypothèse qui “commençait à disparaître”.

“Il faut maintenant faire en sorte qu’il y ait une logique de confiance qui puisse s’instaurer” entre les différentes parties au conflit, a ajouté le ministre.

À voir également surLe HuffPost : La manifestation pro-Palestine à Paris dispersée par les forces de l’ordre

Enregistrer un commentaire

0 Commentaires