ARGENTINE - Le coordinateur des infirmiers au chevet de Diego Maradona, entendu ce vendredi 18 juin par le parquet argentin, a déclaré n’avoir “aucune responsabilité” dans le décès de l’ancien champion, la reportant sur les “médecins” qui s’occupaient de lui.
“J’ai expliqué que je n’étais chargé que des horaires d’entrée et de sortie (des infirmiers). Je n’ai aucune responsabilité en matière médicale. Je ne fais aucune prescription médicale, nous dépendions des décisions des médecins qui s’occupaient” du patient, a affirmé Mariano Ariel Perroni, 40 ans, à la sortie de son audition.
Le coordinateur a été entendu pendant environ trois heures par le procureur de San Isidro, dans la banlieue de Buenos Aires.
“Il a expliqué qu’il n’est jamais allé dans la maison de Diego (Maradona), qu’il n’était pas en contact avec lui. Il a donné quelques explications sur ce qu’est le rôle du coordinateur, qui est un travail spécifique, ponctuel, qui consiste à s’assurer des horaires” des infirmiers, a déclaré son avocat Me Miguel Angel Pierri.
“Les directives médicales émanaient des médecins traitants” avait déjà souligné l’avocat devant la presse peu avant l’audition, disant son client prêt à une confrontation avec l’équipe médicale.
Mariano Ariel Perroni était interrogé dans le cadre d’une enquête pour “homicide involontaire avec circonstances aggravantes” ouverte par le parquet afin de déterminer si l’ancien champion argentin a été “abandonné” à une lente agonie faute de soins adéquats.
Il est le troisième membre de l’équipe soignante à être entendu après l’infirmier Ricardo Almiron, qui s’occupait de Diego Maradona la nuit, et sa collègue Dahiana Madrid, chargée de le surveiller le jour.
Les avocats des infirmiers entendus en premier lundi et mercredi avaient également déchargé leurs clients de toute responsabilité.
“Ils ont tué Diego”
“Il existe une responsabilité des médecins traitants. Il y a eu beaucoup de signaux d’alerte selon lesquels Maradona allait mourir du jour au lendemain. Et aucun des médecins n’a rien fait pour l’éviter”, a déclaré mercredi Me Rodolfo Baqué, défenseur de Dahiana Madrid.
“Ils ont tué Diego”, a-t-il affirmé, en référence au neurochirurgien Leopoldo Luque, à la psychiatre Agustina Cosachov et au psychologue Carlos Diaz, les trois médecins qui doivent témoigner d’ici le 28 juin devant les procureurs.
Les deux infirmiers ont par ailleurs souligné qu’ils n’avaient pas été informés que l’ancienne star souffrait de problèmes cardiaques. Ils ont également indiqué que la maison choisie pour la convalescence de Diego Maradona après l’extraction d’un caillot à la tête n’était pas équipée pour un malade avec des pathologies du cœur.
Le coordinateur des infirmiers avait déjà assuré au début de l’enquête que son rôle était purement administratif et organisationnel et qu’il remettait simplement le registre de présence des infirmiers à la coordinatrice médicale de l’hospitalisation à domicile, Nancy Forlini, convoquée lundi.
Les procureurs estiment cependant qu’il a eu “pleine connaissance de ce qui a été fait et de ce qui n’a pas été fait” par les infirmiers et lui reprochent d’avoir eu “un comportement peu en phase avec la situation d’urgence”.
Le capitaine de l’équipe championne du monde à Mexico en 1986, qui souffrait de problèmes aux reins, au foie et au cœur, est mort le 25 novembre 2020 d’une crise cardiaque seul dans sa résidence de Tigre, au nord de Buenos Aires, quelques semaines seulement après avoir subi une opération du cerveau pour un caillot de sang. Il avait 60 ans.
Début mai, un rapport d’experts avait conclu que l’ancien joueur avait été “abandonné à son sort” par son équipe soignante, dont le traitement “inadéquat, déficient et imprudent” l’avait conduit à une lente agonie.
Les sept membres de l’équipe soignante risquent un renvoi devant un tribunal en fonction des conclusions de l’enquête, et le cas échéant des peines de 8 à 25 ans de prison.
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