FOOTBALL - Il aura fallu attendre moins de deux minutes après le coup d’envoi de la finale de l’Euro aux supporters anglais, à Wembley et dans un tout pays survolté, pour exulter après l’ouverture du score anglaise qui a foudroyé l’Italie ce dimanche 11 juillet.
Sur la première incursion anglaise dans le camp italien, Luke Shaw a donné l’avantage à l’Angleterre d’une superbe et puissante demi-volée. Shaw est entré dans l’histoire en inscrivant le but le plus rapide dans une finale de l’Euro de football, selon les données de l’UEFA, effaçant un record qui remontait à 1964.
Après la mi-temps, à la 67e minute, le défenseur central Leonardo Bonucci est venu égaliser et a permis à l’Italie de poursuivre l’Angleterre jusqu’aux prolongations, puis au tirs au but où l’Italie s’est alors offert la finale.
L’Italie devient donc championne d’Europe de football pour la deuxième fois de son histoire, après un premier sacre en 1968, en s’imposant aux tirs au but (1-1 a.p, 3-2 t.a.b.). Le gardien italien Gianluigi Donnarumma a offert le titre aux Italiens en arrêtant un ultime tir au but anglais de Saka. L’Italie succède au Portugal, sacré en 2016 en France.
Malédiction
Ce dénouement est un crève-coeur pour l’Angleterre qui a cru à la consécration, 55 ans après son dernier titre conquis au Mondial-1966 à domicile, mais a fini par sombrer devant son public désabusé.
L’histoire se répète pour le sélectionneur anglais Gareth Southgate, qui a longtemps traîné comme un boulet son tir au but raté contre l’Allemagne en demi-finale de l’Euro-1996 et revit une nouvelle désillusion dans ce même exercice, avec la circonstance aggravante d’avoir vu trois de ses remplaçants rater leur tentative.
C’est la troisième fois consécutive que le pays hôte de la finale de l’Euro bute sur la toute dernière marche après le Portugal en 2004 (1-0 contre la Grèce) et la France en 2016 (1-0 a.p. contre le Portugal).
L’Italie de retour
En revanche, c’est une consécration pour l’Italie grâce à la reconstruction patiente opérée par le sélectionneur Roberto Mancini, resté invaincu pour un 34e match consécutif dimanche.
Avec lui, la Nazionale a remporté son premier trophée depuis le Mondial-2006 déjà conquis aux tirs au but, effaçant les finales perdues de l’Euro-2000 et de l’Euro-2012, puis le traumatisme de la non qualification pour le Mondial-2018.
En présence de 67.173 spectateurs, dont seulement 7500 Italiens environ en raison des restrictions de déplacement liées à la pandémie de Covid-19, le stade de Wembley et les alentours sont montés en température tout au long de la journée, entre manifestations d’enthousiasme et débordements impressionnants, comme quand des supporters sans billet ont violemment tenté de forcer l’accès au stade.
Mais après avoir sifflé l’hymne italien, l’enceinte londonienne a communié dans la ferveur sur l’ouverture du score de Shaw d’une demi-volée puissante à la réception d’un centre de Kieran Trippier (2e), lançant idéalement la finale des Anglais. L’Italie n’a pas désarmé, à l’image des tentatives brûlantes de Federico Chiesa (35e, 62e), et au bout d’un corner cafouillé par la défense anglaise, Leonardo Bonucci a surgi pour catapulter au fond le ballon et égaliser (67e), avant de se jucher sur les panneaux publicitaires, tous biceps dehors, devant le virage italien.
Puisque les deux équipes ne sont pas parvenues à se départager en fin de rencontre, le défenseur italien Giorgio Chiellini retenant même grossièrement le maillot de l’ailier Bukayo Saka pour interrompre l’ultime attaque anglaise (90e+6), les deux équipes ont disputé la prolongation, marquée par plusieurs interventions décisives du gardien anglais Jordan Pickford. Et comme l’égalité persistait, tout s’est joué aux tirs au but, où, malgré deux arrêts de Pickford, l’Italie a triomphé, perpétuant la malédiction de l’Angleterre.
À voir également sur Le HuffPost : Avant la finale Angleterre-Italie, les supporters en transe à Londres
0 Commentaires