Mise en examen, Rachida Dati dénonce une décision politique avant 2022

Rachida Dati lors d'un meeting de campagne pour les élections municipales, le 15 mars 2020 à Paris

JUSTICE - “Sur le plan juridique, c’est inexplicable”, dénonce dans un entretien donné au Parisien et publié ce mardi 27 juillet Rachida Dati. L’ancienne Garde des Sceaux a été mise en examen le 22 juillet dernier dans l’enquête sur ses prestations de conseil en 2010-2012 auprès de l’ex-PDG de l’alliance Renault-Nissan Carlos Ghosn.

Les chefs d’accusation sont “corruption passive par personne investie d’un mandat électif public au sein d’une organisation internationale”, en l’occurrence le Parlement européen où elle était élue à l’époque, et “recel d’abus de pouvoir”, a indiqué mardi le parquet national financier.

Ces mises en examen interviennent alors que droite et gauche commencent à se mettre en branle pour la présidentielle de 2022. Une échéance pour laquelle certains observateurs prêtent à la maire du 7e arrondissement de Paris une ambition. Et c’est d’ailleurs là-dessus aussi que Rachida Dati appuie ses dénégations.

Dans son entretien, l’ancienne ministre continue de nier les faits qui lui sont reprochés et dénonce une instrumentalisation de la Justice. “Comme en 2019, on tente d’entraver mon engagement dans les échéances qui s’annoncent!, tonne-t-elle. Il est anormal que si des magistrats décident d’entraver l’action d’un élu, ils utilisent l’exercice de sa profession au mépris de la séparation des pouvoirs. La justice devient instrumentalisée pour un combat politique inavoué”.

Une conviction intacte 

Rachida Dati n’envisage pas cependant de renoncer à une éventuelle participation à une primaire de la droite: ”Je ne me résous pas à ce que des juges choisissent les responsables politiques. Ma conviction et ma détermination sont intactes. Je serai de ce combat.”.

Sur le volet purement judiciaire, Rachida Dati assure que “tout a toujours été déclaré et contrôlé” lorsqu’elle était eurodéputée, Rachida Dati soutient avoir “apporté toutes les preuves de (son) travail” pour l’alliance Renault-Nissan.

Le groupe automobile “n’est ni plaignant, ni victime et aucun argent public n’est en jeu”, fait-elle valoir.

Trois juges d’instruction ont été chargées à l’été 2019 de cette enquête qui porte sur des contrats conclus par la filiale néerlandaise de l’alliance Renault-Nissan, RNBV, avec Rachida Dati et le criminologue Alain Bauer, lorsque Carlos Ghosn était encore PDG du groupe.

Les investigations sont parties d’une plainte déposée le 17 avril 2019 par une actionnaire de Renault qui accusait Rachida Dati, Alain Bauer, mais aussi Carlos Ghosn et son épouse.

Selon une source proche du dossier, Rachida Dati aurait touché 900.000 euros d’honoraires en tant qu’avocate entre 2010 et 2012 alors qu’elle était à l’époque aussi députée européenne. La justice cherche notamment à savoir si les revenus correspondent à des activités déterminées ou s’il s’agissait d’un emploi de complaisance ayant pu masquer des activités de lobbying, interdites pour les députés européens. 

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