Lancé en janvier, le centre de démantèlement de Chalindrey est maintenant totalement opérationnel pour la déconstruction de voitures Corail à un rythme de 3 unités par semaine. Après un investissement global de 12,2M€, il a été inauguré hier.
C’est une journée importante qui s’est déroulée hier matin à Chalindrey. L’inauguration du centre de démantèlement de la société DI Environnement est le départ d’une nouvelle ère pour Chalindrey. Il reste en mémoire la catastrophe industrielle du premier centre touché et ravagé par un incendie le 7 avril 2016.
De la cité cheminote au pôle de recyclage
Pour rappel, la communauté de communes des Savoir-Faire relançait sa volonté de faire de la cité cheminote un pôle de recyclage. Elle avait en ligne de mire l’installation d’un centre plus opérationnel que celui de la rotonde. Et, pour cela, l’ancienne plate-forme multimodale avait des atouts indéniables puisqu’elle est branchée au fer. La SNCF, de son côté, lançait un appel d’offre pour la déconstruction de 1 300 voitures Corail jusqu’en 2028.
Et c’est une société de Montélimar, DI Environnement, qui remporte cet appel d’offre en 2019, non sans avoir face à elle des mastodontes du recyclage.
Le Pôle d’équilibre territorial et rural du Pays de Langres (PETR) viabilise le terrain pour 2,2 M€. Et DI Environnement va investir lourdement, près de 10 M€ pour construire ce long bâtiment de 6 000 m² et ces 3 lignes ferrées.
« Travail, investissement et prises de risque »
Ce qui a été inauguré hier « est le fruit de plusieurs années de travail, d’investissement et de prises de risque. Mais nous avons investi sur le long terme dans des solutions plus sûres, plus durables », devait rappeler Hugo Rosati, directeur général du groupe.
Le cœur du process industriel est une salle blanche à atmosphère contrôlée, où règne un robot. Ce dernier élimine toute trace d’amiante par un grenaillage qui peut être recyclé une quarantaine de fois. Une fois la voiture modélisée, le robot travaille sans intervention et en toute sécurité pour le personnel. « Le robot existe, ce qui a demandé du temps ce sont les adaptations et la programmation. Au départ c’était de la théorie. Nous avons fait des simulations. On ne se voyait pas répondre à un tel marché sans automatisation », souligne Hugo Rosati.
La première ligne de production est arrivée à sa cadence de 3 voitures par semaine. Une seconde ligne est lancée dès ce mercredi 29 septembre 2021. « Nous sommes en capacité de produire trois fois », déclare Hugo Rosati. Car DI Environnement est à l’affût de nouveaux appels d’offres. Le marché de l’armée mais aussi des rames TGV sont dans le viseur. « On ouvre une filière qui manquait. Nous avons 12 000 voitures à démanteler. Trois mille le sont depuis 2018. Ici, à Chalindrey, c’est le maillon qui nous manquait pour que le train soit écologique de bout en bout », indique Christophe Fanichet, président directeur général de SNCF Voyageurs.
Philippe Lagler
p.lagler@jhm.fr
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