Opération déstabilisation – L’édito de Patrice Chabanet

Eric Zemmour et Emmanuel Macron ont au moins un point commun : l’art et la manière de dynamiter l’espace politique. Que reste-t-il de la gauche et de la droite depuis 2017 ? Des militants sans chefs et sans projet véritable. Le dégagisme promu en outil de conquête a fonctionné à plein. L’actuel chef de l’Etat a réussi au-delà de toutes ses espérances. Un démantèlement dont on mesure encore les effets et qu’il entend sans doute mettre à profit dans sa stratégie de 2022, pour renouveler son bail présidentiel. Aujourd’hui c’est au tour d’Eric Zemmour de s’attaquer à la droite, avec un objectif évident : siphonner des voix au Rassemblement national et élargir les fractures au sein des Républicains en jouant du levier de la déstabilisation. Ce faisant, il entend jeter une OPA sur le segment le plus droitier du parti. Certains responsables veulent même faire entrer le loup dans la bergerie. Pourquoi ne pas laisser le polémiste se présenter au prochain congrès ? Une menace directe pour le favori Xavier Bertrand.

Hier, coup d’arrêt à cette dérive, avec la montée en ligne des purs et durs du gaullisme. Pas question de banaliser le discours d’extrême droite de Zemmour au nom de la liberté d’expression. Ses prises de position sur Pétain ou sur les femmes lui sont renvoyées à la figure comme un boomerang. Le président du Sénat Gérard Larcher est monté sur la digue, avec des propos extrêmement durs. « Quand j’entends Zemmour parler des femmes, j’ai l’impression d’écouter radio Kaboul ». Une façon de prouver qu’on ne répond pas aux outrances avec des analyses lénifiantes. La preuve est ainsi faite qu’il ne faut pas sortir Zemmour du champ politique et en faire une victime, mais de le contrer chaque fois qu’il sort des énormités. La politique ne se fait pas avec des interdictions mais avec des contre-arguments, massifs quand il le faut.

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