Convalescence – L’édito de Christophe Bonnefoy

Les Français les ont applaudis tous les soirs à 20 h, pendant presque deux mois. C’était touchant. C’était sincère. C’était symbolique, aussi. Sans les personnels hospitaliers, le lourd bilan des morts du coronavirus – plus de 30 000 décès à ce jour en France – aurait été plus terrible encore. Ces acteurs de terrain ont même, on peut le dire, pris à leur compte la gestion de la pandémie sans toujours avoir les outils qu’ils étaient en droit d’attendre. Par la force des choses, ils ne se sont pas posé de questions. Ils ont fait avec. Et sans, souvent. Ils ont sauvé des milliers de vies, au péril de la leur.
Mais les symboles ne suffisent pas. Si les hommages quotidiens les ont peut-être aidés à tenir, il était évident qu’une fois le plus gros de la crise passé, on reviendrait très vite à ce qui mine l’hôpital depuis des années : le manque de moyens.
En ce sens, l’accord conclu hier en faveur des soignants – à hauteur de huit milliards d’euros – est certes historique, comme l’a rappelé le Premier ministre, Jean Castex. Mais il ne constitue pas l’amorce d’une nouvelle vision à long terme pour l’hôpital. Il n’est que la reconnaissance presque coupable de tant d’années de diète. Une sorte de rattrapage partiel, en somme.
Justement. Le “Ségur de la santé” est loin d’avoir trouvé sa conclusion et doit encore s’atteler à revigorer notre système de santé. Sur la durée. Le ministre Olivier Véran a promis pour les prochains jours des annonces fortes en matière d’investissement, de gouvernance et d’organisation territoriale. De quoi offrir à l’hôpital, enfin, les moyens de sa convalescence. Lente, forcément, tant il est aujourd’hui malade.

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