Touché au coeur – L’édito de Patrice Chabanet

L’émotion provoquée par l’incendie de la cathédrale de Nantes va bien au-delà du sentiment éprouvé par les catholiques. Elle nous replonge dans l’atmosphère créée par une autre incendie, celui de Notre-Dame de Paris, même si les deux sinistres ne sont pas comparables. La cathédrale, comme toute église, n’est pas qu’un lieu de culte. Elle appartient à notre patrimoine, à notre histoire. Tout incendie, volontaire ou non, qui l’embrase nous touche au cœur, que l’on soit croyant ou non.

A Nantes, l’origine criminelle semble prévaloir. Trois départs de feu à des endroits différents de l’édifice ne sont pas dus au hasard. Cela dit, l’enquête doit prouver cette hypothèse, car hier soir un élément mystérieux est venu perturber le début de l’enquête : aucune effraction n’a été constatée par les pompiers. Les auteurs potentiels de cet acte criminel se sont peut-être laissés enfermer dans la cathédrale…

Si la thèse de l’incendie volontaire se confirme, deux pistes : l’acte de vandalisme bête et méchant ou bien la volonté de faire mal. Dans ce dernier cas, l’incendie n’est pas destiné à détruire un chef-d’œuvre architectural, mais à s’en prendre aux catholiques, à leurs symboles, à leurs valeurs et à ce qu’ils représentent. Ou tout simplement à les provoquer. On passe ainsi du fait divers spectaculaire à la dimension politique. Pour le moment, aucune revendication n’est venue conforter la thèse de l’attentat. La montée des intégrismes et les discours qui s’y attachent contre les « Croisés » sont tels que certains se risquent quand même à insinuer que l’incendie de Nantes pourraient s’inscrire dans ce contexte. Laissons plutôt aux enquêteurs le soin de découvrir la vérité. La parole des experts a plus de valeur que de simples spéculations.

L’article Touché au coeur – L’édito de Patrice Chabanet est apparu en premier sur LE JOURNAL DE LA HAUTE-MARNE.

Enregistrer un commentaire

0 Commentaires