Bon plan: j’ai emmené ma fille en week-end "Love-Bombing" - BLOG

Victoria Richards et sa fille, Emi.

PARENTALITÉ - Les parents ayant plusieurs enfants ont parfois le sentiment de ne pas vivre de moment privilégié avec chacun. Par la force des choses, les instants passés ensemble le sont généralement en famille, dans des parcs ou en forêt, ou lors d’après-midi jeux avec distanciation sociale. Ces activités sont souvent agréables mais peuvent aussi prendre un tour épuisant.

Certes, il arrive que les frères et sœurs s’entendent vraiment bien, mais une grande partie de ce précieux ‘temps en famille’ est passé à se chamailler ou, notamment dans le cas d’un écart d’âge assez grand, à se battre pour attirer l’attention des parents.

Ma fille de huit ans est relativement indépendante (elle nous a même déjà cuisiné un repas entier, c’est dire). Je lui demande donc souvent de s’occuper de son petit frère de quatre ans. Cette “aide” s’est avérée encore plus vitale pendant le confinement, lorsqu’il a fallu combiner télétravail et école à la maison, véritable cauchemar logistique. Comme je sais que je peux lui faire confiance pour habiller son frère (qui est aussi conciliant qu’une pieuvre de ce côté-là), préparer leur petit-déjeuner et inventer des jeux à faire dehors, mon niveau de stress a considérablement diminué. 

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Alors, pour la récompenser de ses efforts, j’ai décidé de lui offrir un week-end entre filles, en tête-à-tête. Une première depuis la naissance de son frère.

“Bombarder d’amour” son enfant

Le fait de ‘bombarder d’amour’ son enfant, procédé développé par le psychologue Oliver James, aiderait à réguler le ‘thermostat émotionnel’ de sa progéniture. Destinée aux plus de trois ans, la méthode consiste à offrir à l’enfant un laps de temps où il jouit d’une attention totale du parent et décide de leurs activités. 

On donne donc à l’enfant une période de temps ininterrompue en compagnie du parent et on lui permet de choisir ce qu’il souhaite faire. Selon Oliver James, ce procédé peut rétablir la connexion émotionnelle entre les intéressés, mais aussi remédier à des problèmes courants comme l’agressivité, la timidité, les troubles du sommeil ou les mauvais résultats scolaires.

“On pourrait se dire qu’il s’agit d’un délire hippie tout droit sorti des années 1970, mais le love-bombing est une théorie scientifique qui fonctionne réellement”, assurait déjà Sarah Ockwell-Smith, spécialiste des thématiques parentales, dans un article pour le HuffPost britannique il y a quelques années.

“Le love-bombing est tout simplement un moyen de se reconnecter à son enfant. Lorsqu’un enfant se comporte mal, c’est souvent pour signifier à ses parents qu’il a besoin d’attention.”

Un moment ensemble, sans interruption

Je n’avais pas d’objectif précis en tête pour ma fille, ni de problème à résoudre, mais j’aimais l’idée de nous offrir un moment ensemble, sans interruption, et sur lequel elle aurait tout contrôle. Nous avons donc réservé un week-end au Pays de Galles.

Avant de partir, quand je lui ai demandé quel moment du voyage elle avait le plus hâte de vivre, la réponse ne s’est pas fait attendre. “On va mettre la musique à fond dans la voiture, parler de trucs d’adultes… et s’arrêter dans les stations-service pour acheter des bonbons”, s’est-elle exclamé.

En plus de tout ça, nous avons gravi une montagne au coucher du soleil pour admirer une cascade et nous sommes extasiées devant la vue sublime sur le massif des Brecon Beacons depuis Rhigos. Nous sommes allées à la plage, avons mangé des fish and chips et joué aux jeux d’arcade de Barry Island, lieu de tournage de la sitcom Gavin & Stacey.

Un matin, comme il pleuvait, nous sommes allées voir un film sur un garçon qui voulait devenir un loup (c’est elle qui a choisi). Nous avons mangé du popcorn et des bonbons. Le soir, nous avons veillé jusqu’à 22h (alors qu’elle va normalement au lit à 20h) pour regarder Captain Marvel en dévorant des tacos au chili con carne faits maison.

Une nuit, nous avons gloussé en entendant le matelas de notre chambre se dégonfler. Nous avons aussi retrouvé des amis et leurs enfants pour un pique-nique dans un parc.

Aucune règle

L’un des points les plus agréables de ce voyage? Nous n’avions fixé aucune règle. Aucune heure stricte pour nous lever, rentrer à la maison, dîner ou aller au lit. Le dernier jour, comme il faisait beau et que nous n’avions pas très envie de retrouver notre routine, nous nous sommes arrêtées, sur un coup de tête, près d’un château de contes de fées et nous nous sommes prises en photos, en train de faire les folles sur des souches d’arbre.

Ce que je retiens de cette expérience, ce sont les moments extrêmement précieux et singuliers qu’on est amené à vivre en se concentrant sur un seul enfant à la foi.

À la maison, l’épuisement est réel, surtout après six mois de fermeture d’école et de longues périodes de confinement. Je dois avouer que je suis souvent irascible et que j’ai très envie de m’évader, de prendre du temps pour moi après avoir été ‘d’astreinte’ auprès de mes enfants pendant si longtemps. Je fantasme sur les moments où je serai enfin déchargée de mon rôle de mère.

Pourtant, je me suis rendu compte que ces instants passés avec ma fille m’ont requinquée. Ça a été libérateur d’envoyer balader les responsabilités liées à la vie domestique le temps d’un week-end, de ne pas avoir à râler parce que sa chambre était mal rangée ou parce qu’elle passait trop de temps devant les écrans. Mon fils m’a manqué, comme il a manqué à sa sœur, mais ce n’est pas seulement son ‘thermostat émotionnel’ à elle qui a profité d’une régulation. Le mien aussi.

À vrai dire, ce voyage à deux s’est si bien passé qu’on prépare déjà le suivant pour l’année prochaine.

Bilan positif, donc!

Ce blog, publié sur le HuffPost britannique, a été traduit par Laura Pertuy pour Fast ForWord

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