UFC-Que choisir porte plainte contre TikTok accusée de ne pas protéger les mineurs

Un utilisateur de TikTok sur son iPhone à L'Aquila en Italie, le 23 janvier 2021. 

TIKTOK - Inquiète de l’utilisation des données personnelles et de la protection des utilisateurs de TikTok, l’association UFC-Que Choisir dépose plainte contre l’application chinoise. Dans un communiqué de presse ce mardi 16 février, elle annonce se joindre au Bureau Européen des Unions de Consommateurs (BEUC) auprès de la Commission européenne et du réseau des autorités de protection des consommateurs pour alerter sur le non-respect des droits des utilisateurs mineurs notamment. 

L’UFC-Que Choisir lance un appel à la DGCCRF et l’invite à enquêter sur ce géant des réseaux sociaux qui bafoue les droits des utilisateurs selon elle. L’association dénonce, en outre, la rédaction et la contrariété à la loi des clauses de l’application de partage de vidéos lui permettant de faire ce qu’elle veut des vidéos postées sur sa plateforme.

Des mineurs non protégés

Si le réseau social né en septembre 2016 en Chine et importé en France fin 2017 a rapidement séduit dans le monde entier, la crise sanitaire et les confinements n’ont fait qu’augmenter sa popularité chez les jeunes en particulier. En 2019 déjà, une étude GlobalWebIndex avait montré que 41 % des utilisateurs de la plateforme étaient âgés de 16 à 24 ans. 

Le problème, selon UFC-Que Choisir qui soutient la plainte du BEUC, est que l’application qui accepte les inscriptions à partir de 13 ans ne met pas pour autant en place des mesures spécifiques pour protéger ce public vulnérable.

“Les marques se servent bien souvent des influenceurs pour lancer par exemple des concours de hashtags, et masquer ainsi leur véritable intention marketing”, explique l’association UFC-Que Choisir. Et d’ajouter que la “capacité du réseau à protéger les mineurs des contenus inappropriés” se pose.

En effet, une fillette de 10 ans est décédée en Italie fin janvier en raison de sa participation en ligne au jeu du foulard. Par ailleurs, des “vidéos sexuellement explicites” sont parfois proposées aux utilisateurs après quelques minutes de visionnage” ce qui laisse penser que la sécurité de l’application n’est pas suffisamment garantie selon l’association. 

“Un système trompeur de monnaie virtuelle”

Par ailleurs, l’association de protection des consommateurs justifie son dépôt de plainte en ce que l’application de partage de vidéos encourage à l’achat de cadeaux virtuels. “L’utilisateur est incité à acheter ces pièces ou coins qui lui permettent ensuite de s’approvisionner en objets virtuels (...) Quelques clics suffisent et TikTok met tout en œuvre pour que l’utilisateur oublie qu’il s’agit d’argent réel”, déclare l’UFC-Que Choisir. 

Enfin, l’association souligne que les utilisateurs ne sont pas suffisamment informés de l’utilisation de leurs données personnelles contrairement aux obligations posées par le RGPD.

L’UFC-Que Choisir ainsi que le BEUC souhaitent donc que soit lancée une enquête à l’échelle européenne et nationale sur les pratiques de TikTok et
qu’une décision contraignante soit prise par les autorités de protection de consommateurs concernées. Ces derniers espèrent notamment que TikTok sera contraint à “mieux informer ses consommateurs” et à ‘mieux protéger les mineurs des contenus inappropriés” afin d’éviter les situations parfois dramatiques qui se sont déjà produites. 

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