Alice Belaïdi dit avoir été violemment insultée par Pierre Ménès

L'actrice Alice Belaïdi, ici photographiée en septembre 2017 au festival de Deauville, dit avoir été violemment insultée par le chroniqueur de Canal+ Pierre Ménès.

MISOGYNIE - “Il m’a aussi traitée de salope, je pense que c’était sa façon à lui de voir les femmes...” Ce lundi 5 avril, alors qu’elle est actuellement en tournée promotionnelle pour défendre la nouvelle saison de la série “Hippocrate”, la comédienne Alice Belaïdi a accusé le chroniqueur football de Canal+ Pierre Ménès de l’avoir violemment insultée par le passé. 

Au micro d’Europe 1, la comédienne de 34 ans révélée aux yeux du grand public par les programmes courts de la chaîne cryptée était interrogée sur une scène du film “Radiostars” dans laquelle son personnage refuse de se laisser insulter par son compagnon. 

Une séquence au sujet de laquelle le journaliste d’Europe 1 Philippe Vandel se demandait si elle représentait au moins en partie le caractère de l’actrice et son refus de se laisser faire. “Non je ne me laisse pas faire (dans la scène), mais je suis beaucoup plus sympa dans la vraie vie”, sourit tout d’abord l’actrice. 

“Moi aussi j’ai été victime”

S’engage alors une discussion au sujet du mouvement #MeToo et de la libération de la parole des femmes victimes de violences et d’abus. “Je ne me laisse pas faire évidemment, mais quand je peux”, poursuit-elle. “Parce qu’il y a eu des moments où, comme la plupart des filles, je me suis fait agresser par des hommes parce que je n’ai pas pu me défendre, parce que j’ai eu peur tout simplement.” 

Et d’expliquer justement que “oui”, il lui est “déjà arriver” de se faire agresser dans le cadre de son métier. “On parlait de ce qui sort sur Pierre Ménès”, se lance ainsi Alice Belaïdi. “Moi aussi j’ai été victime de ‘sale bougnoule’, ‘salope’ de la part de ce mec-là”, raconte-t-elle, sans d’abord donner davantage de détails. 

“Il a très mal pris que j’ai de la répartie”

Puis quelles minutes plus tard, elle revient sur ces insultes et explique comment elle a choisi d’y faire face. “Je lui ai répondu avec une vanne de tac au tac”, relate la jeune femme de 34 ans. “Il me traite de ‘bougnoule’, il me dit que je ne traîne qu’avec des ‘bougnoules’, donc je me suis mise à son niveau et je lui ai demandé s’il ne traînait qu’avec des gens gros. J’ai joué la grossophobie basique en l’attaquant à son niveau.” Et de préciser: “Il l’a très mal pris, que j’ai de la répartie.”

Sur le terme de “salope” qu’aurait employé le chroniqueur à son encontre, elle dit qu’il s’en est servi comme raconté “dans le documentaire de Marie Portolano” (le film “Je ne suis pas une salope, je suis une journaliste” a permis à de nombreuses reporters spécialistes de sport de raconter des agressions et du sexisme ordinaire vécu dans certaines rédactions, levant ainsi un écrasant tabou). Alice Belaïdi reprend sur le terme employé: “Je crois que c’était son mot. Je pense que c’était sa façon à lui de voir les femmes.” 

Un documentaire au sujet duquel l’actrice se félicite qu’il ait pu voir le jour. “Je trouve ça très courageux que des filles du métier prennent enfin le micro et la parole pour parler de tout ça, c’était indispensable”, explique-t-elle. Avant de revenir une dernière fois sur #MeToo: “Heureusement que la parole est enfin libérée pour nous les femmes et que ces mecs là tombent.” 

Ce mardi en milieu d’apres-midi, ni Canal+ ni Pierre Ménès (qui n’apparaîtra plus à l’antenne jusqu’à nouvel ordre et qui se fait extrêmement discret sur les réseaux sociaux depuis la diffusion du film) n’ont réagi à ces accusations. 

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