Attaque du Capitole: Ce que l'on sait de l'assaillant et du policier tué

Vendredi 2 avril, un jeune homme a précipité sa voiture sur des policiers en faction devant le capitole, où se trouve le Parlement des États-Unis.

ÉTATS-UNIS - Le Capitole des États-Unis, où se trouvent les deux chambres du Parlement américain, a été visé vendredi 2 avril par une nouvelle attaque. Un jeune homme a précipité sa voiture sur des policiers, tuant un agent et en blessant un autre avant d’être abattu alors qu’il brandissait un couteau.

Joe Biden s’est dit “dévasté” par cet acte survenu près de trois mois après l’assaut meurtrier du siège du Congrès à Washington, mené par des manifestants pro-Trump parmi lesquels figuraient des militants d’extrême droite. Mais cette fois-ci, l’attaque ne semble pas avoir été menée par un suprémaciste blanc.

Un jeune admirateur de la “Nation of Islam”

La police n’a pas officiellement révélé l’identité du suspect, qui a brandi un couteau avant d’être abattu. Mais les médias américains ont affirmé qu’il s’agissait de Noah Green, un jeune homme noir âgé de 25 ans.

Ils ont diffusé sa photo ainsi que celle de sa page Facebook, sur laquelle il exprimait sa sympathie pour le dirigeant du mouvement “Nation of Islam”, Louis Farrakhan. Il est régulièrement dénoncé pour avoir tenu des propos antisémites, mêlant suprémacisme noir et une vision marginale de l’Islam. La “Nation of Islam” est ainsi classée comme étant un “groupe haineux” par différentes ONG aux États-Unis du fait des idées “profondément racistes, antisémites et anti-LGBT de ses dirigeants”, pour citer le Southern Poverty Law Center. 

Le réseau social a réagi dans la soirée par un communiqué, où il indique avoir retiré les comptes Facebook et Instagram du suspect, et “tout contenu qui fait l’éloge, soutient, ou représente l’attaque ou le suspect”. 

D’autres détails sur le suspect ont également commencé à émerger dans la soirée de vendredi. L’université Christophe Newport a ainsi confirmé à l’AFP que Noah Green était diplômé en finance de cette institution située en Virginie, dans le nord-est des États-Unis, depuis 2019. D’après le quotidien USA Today, il était passé en quelques années d’un sportif accompli et très populaire à un jeune homme obsédé par sa quête spirituelle, souffrant d’épisodes dépressifs et évoquant des idées suicidaires sur les réseaux sociaux. 

L’attaque ne paraît pas “liée au terrorisme, mais nous allons bien évidemment continuer d’enquêter”, avait précisé plus tôt le chef de la police de Washington, Robert Contee.

Une série tragique pour la police de Washington

“Le suspect a percuté deux de nos agents avec sa voiture”, puis a heurté une barrière, a expliqué la cheffe de la police du Capitole à Washington, Yogananda Pittman. “À ce moment-là, le suspect est sorti du véhicule avec un couteau à la main” et “a commencé à s’avancer vers les agents”, qui lui ont “tiré” dessus. Il est décédé vers 13h30 (soit 19h30 à Paris).

C’est avec la voix brisée par l’émotion que la cheffe de la police du Capitole a annoncé la mort de son agent, William Evans, qui travaillait dans ses services depuis 18 ans. “La police du Capitole traverse une période extrêmement difficile depuis les événements du 6 janvier”, a-t-elle confié. En plus du décès d’un policier durant l’envahissement de janvier, deux autres policiers s’étaient donné la mort ces dernières semaines, traumatisés par les violences. 

William Evans, qui était surnommé “Billy” au sein de sa division, faisait également partie de l’unité de premiers secours du Capitole. Il a été emmené à l’hôpital après avoir été blessé, mais n’a pas pu être ranimé. Une fois son décès officialisé, les forces de police du Capitole, de la ville de Washington et des services de protection des personnalités politiques ont escorté sa dépouille pour lui rendre hommage. 

La présidente de la Chambre des représentants Nancy Pelosi a ordonné de mettre les drapeaux en berne au Capitole en hommage au policier décédé, “martyr pour notre démocratie”.

Un lieu traumatisé par l’attaque de janvier

Les élus du Congrès sont en vacances parlementaires cette semaine, mais certains membres de leurs équipes, des employés, des journalistes et des policiers étaient présents lors de ces faits, survenus en tout début d’après-midi. Tous ces habitués du Capitole sont encore traumatisés par l’attaque du 6 janvier qui avait fait cinq morts, dont un policier.

“Nous savons à quel point les temps sont durs pour le Capitole, pour tous ceux qui y travaillent et ceux qui le protègent”, a souligné Joe Biden dans un communiqué, en ordonnant la mise en berne des drapeaux des bâtiments publics fédéraux.

Boucliers à la main, des militaires de la Garde nationale avaient rapidement pris position vendredi autour de l’imposant bâtiment blanc et près de barrages de police qui bloquaient la route. Ils sont déployés à Washington depuis l’assaut de janvier. Sur une grande avenue toute proche, le véhicule bleu de l’assaillant est resté embouti contre une barrière pendant plusieurs heures, avant d’être déplacé.

L’enceinte du Capitole avait été placée sous très haute protection après l’assaut début janvier. Certaines des barrières avaient été retirées récemment, et le périmètre de sécurité resserré autour du bâtiment principal et son célèbre dôme. Les faits se sont produits près d’un point de contrôle du côté du Sénat, là où entrent de nombreux parlementaires lorsque le Congrès est en séance.

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