Confinement: avec les écoles fermées, Blanquer fait valoir "une solution de raison"

CORONAVIRUS - Un désaveu? Invité ce jeudi 1er avril sur RTL, le ministre de l’Éducation nationale, Jean-Michel Blanquer, a réfuté toute abdication après le durcissement des restrictions sanitaires la veille par Emmanuel Macron. Le président de la République a notamment annoncé la fermeture des crèches, écoles, collèges et lycées pendant trois à quatre semaines. 

Pour Jean-Michel Blanquer qui a toujours freiné face aux pressions en faveur de la fermeture des établissements, ces nouvelles mesures sont une “solution de raison, une solution d’équilibre”. “Nous savions bien qu’il fallait prendre des mesures de derniers ressorts (...) et l’école en faisait partie. Néanmoins nous avons vraiment sauvé l’essentiel en faisant en sorte que ce temps de pause soit surtout du temps de vacances tel que prévu, c’est-à-dire les deux semaines de vacances de printemps même si nous faisons évoluer les dates pour deux zones”, a-t-il d’abord expliqué.

 

Si Jean-Michel Blanque loue désormais ce “compromis” entre enjeux sanitaires et vacances, il n’en a pas toujours été le cas. À la fin du mois de janvier alors que les épidémiologistes poussaient pour un reconfinement, le ministre s’est fermement opposé à tout allongement des vacances d’hiver attendant notamment qu’on lui démontre que “les vacances scolaires sont moins contaminantes que la période scolaire”.

Invité sur le plateau des “4 Vérités” sur France 2, il avait notamment souligné: “Moi je constate qu’au retour des vacances de la Toussaint, comme aux vacances de Noël, vous avez une courbe épidémique qui monte dans les dix jours qui suivent”. Invité de France Inter ce jeudi matin, son collègue de la Santé, Olivier Véran a en revanche estimé que ces mesures auraient un impact fort sur la dynamique épidémique.

 

Une “petite parenthèse”

Même la semaine dernière, après l’instauration d’un nouveau protocole sanitaire, qui n’aura finalement eu que peu de temps pour se mettre en place, le ministère de l’Éducation nationale continuait de tancer le distanciel.

Ce dimanche, Jean-Michel Blanquer a même partagé un tweet avec une reprise du morceau “Another Brick in The Wall”, des Pink Floyd, dans lequel des enfants californiens racontent leur désarroi après un an de cours à la maison. Un message et une comparaison que n’ont pas vraiment goûtés les syndicats de l’Éducation nationale qui y ont vu une provocation dans un contexte de hausse des infections au Covid-19 en milieu scolaire. Le collectif des StylosRouges a d’ailleurs porté plainte contre le ministre pour “mise en danger de la vie d’autrui”.

Au micro de RTL ce jeudi, les cours en distanciel n’ont en revanche pas fait l’objet de beaucoup de commentaires. Jean-Michel Blanquer a néanmoins insisté sur le caractère momentanée de la mesure de fermeture des établissements, rappelant également l’arrivée de la vaccination pour les enseignants. “Là, on a une sorte de petite parenthèse au mois d’avril pour ensuite reprendre de plus belle”, a-t-il assuré avant d’affirmer que “l’élève français au monde, sera l’un de ceux qui aura l’année scolaire 2020-2021, la moins anormale possible, la plus continue, sans décrochage”.

Pour le moment, Olivier Véran lui donne plutôt raison. “Il faut entre 7 et 10 jours pour mesurer l’efficacité des mesures. On pourrait avoir atteint le pic épidémique dans 7 à 10 jours, puis deux semaines supplémentaires pour atteindre le pic de réanimation ce qui pourrait être fin avril”, a-t-il ajouté sur France Inter.

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