Des feux de paille pour sauver leurs vignes

A Rizaucourt-Buchey, Adeline et Nicolas Bass ont veillé toute la nuit de lundi à mardi pour tenter de sauver une de leurs parcelles de vignes, menacées en ce début du mois d’avril par une vague de grand froid.

Plusieurs centaines de bougies et de feux de paille ont été allumés dans l’espoir de gagner quelques degrés. Malgré cette précaution, le couple de viticulteurs rizaucourtois reste inquiet. Pour eux, le mal est fait.

Comme bon nombre de leurs confrères vignerons de l’appellation champagne installés à proximité de Colombey-les-Deux-Eglises, Adeline et Nicolas Bass s’étaient fait avoir en 2016 par deux périodes de gel sévère qui ont eu de graves conséquences en termes de récolte et de production. Depuis, ils tentent de limiter les dégâts en adoptant cette méthode de réchauffement de l’air à chaque fois que la météo annonce de fortes gelées. « On a choisi une parcelle rectangulaire », explique Nicolas Bass, « sur laquelle on a installé des grosses bougies et des petits tas de paille, achetées et données par un agriculteur du coin dans cette optique ». La méthode peut être efficace jusqu’à – 4°C, et sur des petites parcelles. Il faut compter environ 400 bougies pour protéger 1 ha pendant huit heures. « Avec mon épouse et un de nos amis, on a allumé les feux à 3 h 30 du matin : il faisait – 2°C. C’est au lever du jour qu’on a relevé la température la plus basse : - 7,7°C. On a éteint les feux deux heures après, vers 8 h 30. On pense qu’il y aura des dégâts. Certaines parcelles, bien exposées et précoces, étaient déjà débourrées, suite au coup de chaleur de la semaine passée. On est passé de 27°C à – 7°C en seulement quelques jours. C’est catastrophique dans beaucoup de vignobles. On tend le dos car les saints de glace ne sont pas encore passés, ça peut geler encore pendant au moins un mois ».

Pour le couple de viticulteurs, parents de trois enfants, c’est le travail de toute une année qui va sans doute être impacté, avec moins de récoltes et donc moins de saisonniers et plus de petits salaires. Un espoir subsiste, cependant, pour les pieds de vignes dont les bourgeons ne sont pas encore sortis. « On va surveiller l’évolution de la végétation au jour le jour. On verra les dégâts au fur et à mesure que ça va sortir. On croise les doigts mais on sait que le mal est fait ».

De notre correspondante

Aurélie Chenot

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