L’art de bien désherber

Une équipe de l’Office français de la biodiversité (OFB) réalisait hier une action de prévention concernant l’utilisation des produits phytopharmaceutiques par les particuliers.

On les appelle officiellement “produits phytopharmaceutiques”, mais communément, on les désigne comme “désherbants” ou “phytosanitaires”. Il s’agit de ces produits que l’on applique à l’aide d’un pulvérisateur pour se débarrasser des mauvaises herbes. Depuis le 1er janvier 2019, il n’est légalement plus autorisé de les employer, d’en acheter ni de stocker les produits de cette catégorie pour jardiner ou désherber. Cette règle est valable pour les particuliers et les collectivités.Depuis 2017, les collectivités n’ont plus le droit d’utiliser les pesticides chimiques sur les espaces verts, sur les voiries ou les promenades accessibles au public. « L’action que nous menons aujourd’hui est préventive », détaille Mathieu Madden, agent de l’OFB de Haute-Marne. Avec deux collègues et des gendarmes de la communauté de brigades de Longeau, ils étaient sur le terrain, hier, dans le Sud haut-marnais. Au fil de leur périple, ils ont rapidement pu constater que des produits désherbants ont été utilisés sur plusieurs propriétés. « Cela se voit, c’est très net. On voit que l’herbe est jaunie. Et ici, on peut voir qu’il n’y a pas de repousse », détaille l’un des agents de l’OFB en désignant une zone d’herbe jaune au sol. Le but était hier de mener une action de prévention : les particuliers ont été informés de l’interdiction de faire usage de ces produits. Ils ont reçu un dépliant récapitulant ce qui est autorisé ou non.

Sur cette photo, on voit clairement qu’il a été fait usage de désherbant.

Nocifs pour l’environnement

« Les particuliers se procurent ces produits chez des agriculteurs. Ils n’ont pas le droit. Souvent, ils sont mal dosés et trop peu dilués », détaille l’un des agents de l’OFB. L’excédent de produit part dans les nappes phréatiques et peut se retrouver dans le circuit d’eau et impliquer des traitements supplémentaires par la suite. Ce qui a donc un impact écologique, économique, sans parler de la biodiversité. « C’est une question de santé publique, y compris pour ceux qui utilisent ces produits en ne se protégeant pas suffisamment. Les agriculteurs sont informés et formés, pas les particuliers », conclut un représentant de l’OFB. Il existe une alternative au désherbage chimique : le binage ou encore le brûleur qui dessèche la plante en un passage. Le vinaigre blanc ou la javel ne sont pas autorisés pour le désherbage, contrairement à des idées reçues. « Tous ceux qui souhaiteraient des informations ou auraient des questions peuvent s’adresser à l’OFB », conclut Mathieu Madden.

S. C. S.

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