POLITIQUE - “Je les sens plus proches de moi que d’Emmanuel Macron”. Ce mardi 25 mai sur BFMTV, Marine Le Pen a déclaré qu’elle était prête, en cas de victoire à l’élection à la présidentielle de 2022, à gouverner avec Éric Ciotti et Nadine Morano. “Pourquoi pas?”, a-t-elle répondu à Jean-Jacques Bourdin, alors que les deux élus Les Républicains ménagent le Rassemblement national, et font l’objet d’une drague intense de la part du parti d’extrême droite.
“Dépassons les étiquettes. Je veux faire un gouvernement d’union nationale. Ce n’est pas une question de gauche ou de droite, c’est autre chose que cela”, a déclaré la présidente du RN, qui compte déjà plusieurs débauchages d’anciens LR à son actif, de l’ancien ministre de Nicolas Sarkozy Thierry Mariani à sa tête de liste en région Occitanie Jean-Paul Garraud. “J’ai besoin de gens qui aiment la France, et qui veulent donner leur énergie, leurs convictions, leur temps et leurs compétences pour la France”, a encore plaidé la députée du Pas-de-Calais.
Eric Ciotti et Nadine Morano ministres de Marine Le Pen ? "Pourquoi pas"#BourdinDirectpic.twitter.com/L3BRBkXjHD
— Bourdin Direct (@BourdinDirect) May 25, 2021
“Je ne me suis pas engagée en politique contre le RN”
Avant Marine Le Pen, c’est le candidat RN en région Paca, Thierry Mariani, qui avait déclaré sur BFMTV dimanche 23 mai qu’il n’aurait “aucun problème” à gouverner avec Éric Ciotti et Nadine Morano dans un “gouvernement d’union nationale” tel que souhaité par Marine Le Pen. Avant lui, c’est le numéro 2 du RN, Jordan Bardella, qui leur tendait les bras. Des appels du pied flagrants qui interviennent alors que les deux élus LR, représentants de l’aile dure du parti de droite, refusent dans leurs régions respectives de voter pour la tête de liste de leur parti en dépit de la menace RN.
En plus de ces considérations électorales locales, les deux ont eu des expressions témoignant d’une certaine proximité avec le parti d’extrême droite. Éric Ciotti a en effet affirmé que ce qui “différencie globalement” son parti du RN était la “capacité à gouverner”. La semaine dernière, l’élu LR invitait à ne “pas faire de procès d’intention” à l’égard de la formation de Marine Le Pen, disant concevoir “que le RN ait pu évoluer” avec le temps.
Des propos qui résonnent avec ceux de Nadine Morano, qui a déclaré que le candidat RN dans la région Grand Est, Laurent Jacobelli, “n’incarne pas le fascisme et n’est pas d’extrême droite”, alors que le candidat de son propre parti, Jean Rottner, collectionne les critiques de sa part.
“Je me fous de ceux qui veulent dire ‘cordon sanitaire’, si je dois voter au Parlement européen avec Nicolas Bay (eurodéputé RN, NDLR) je les voterais avec Nicolas Bay, parce qu’on travaille ensemble”, assurait-elle le 6 mai sur LCI. Avant d’ajouter: “je ne me suis pas engagée en politique contre le RN mais pour servir la France”. Une déclaration qui colle parfaitement avec les envies “d’union nationale” exprimées par Marine Le Pen.
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