Régionales 2021: au second tour, une abstention liée avant tout au mécontentement

Photo d'une urne durant le second tour des élections municipales à Marseille le 28 juin 2020.

RÉGIONALES - “Abstentionnistes protestataires” ou “désintéressés”? Ou un peu des deux. Depuis les résultats du premier tour des élections régionales, deux thèses s’opposaient pour comprendre la raison principale expliquant l’abstention record. Selon une étude Ipsos-Sopra Steria relayée dimanche soir par France inter, les 65,7% d’abstentionnistes du second tour ne se seraient pas rendus aux urnes davantage par “mécontentement” que par “désintérêt”.

Le dimanche 20 juin, 32% des abstentionnistes expliquaient avoir boudé les urnes parce qu’“ils n’avaient pas la tête à cela”. Le manque d’intérêt pour ce scrutin régional constituait ainsi la principale explication à l’abstention historique du premier tour. Le “mécontentement” vis-à-vis des personnalités politiques n’était avancé que par 28% des abstentionnistes.

Mais au second tour, la donne semble avoir légèrement changé, avec une forte chute du “je-m’en-foutisme” chez les sondés. Avec 27% d’abstentionnistes mécontents, “l’abstentionnisme de protestation” devient le premier facteur du retrait des urnes, devant “l’absence de préférence pour une liste ou un candidat (23%) et “l’abstentionnisme de désintérêt” (20%).

L’âge, premier facteur de l’abstention

Sans surprise et comme au premier tour, l’abstentionniste est avant tout “jeune”. On note ainsi une nette rupture entre les moins de 50 ans et les plus de 50 ans. 79% des 18-34 ans se sont abstenus contre 62% des quinquagénaires, et 42% des plus de 70 ans, soit une différence de 37 points entre les 18-34 ans et les plus de 70 ans.

Selon l’étude, la profession et le niveau de diplôme auraient eu une influence moindre sur le comportement électoral au second tour de l’élection. 37% des cadres auraient participé contre 25 à 30% des employés et des ouvriers. Contrairement au premier tour, l’abstention serait moins féminine et mieux répartie entre les hommes (64%) et les femmes (67%). 

Une abstention plus massive chez LFI qu’au RN

Les abstentionnistes seraient avant tout “apartisans”: 80% de ceux et celles qui estiment n’être sympathisants d’aucun parti se seraient abstenus. Dominée par les électeurs frontistes au premier tour, l’abstention serait le fait de l’électorat de la France Insoumise au second. 70% des électeurs de Jean-Luc Mélenchon au premier tour de l’élection présidentielle en 2017 se seraient abstenus ce dimanche 27 juin, contre 68% de ceux de Nicolas Dupont-Aignan et 63% de ceux de Marine Le Pen.

L’électorat frontiste semble s’être un peu remobilisé par rapport au premier tour, où il était alors l’électorat le plus abstentionniste (73% d’abstention). Malgré la défaite essuyée à ces élections régionales et l’échec de la “stratégie de normalisation”, l’appel des cadres du RN à ses électeurs auraient -timidement- porté ses fruits.

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