Retour en France – L’édito de Christophe Bonnefoy

Vraiment ? La Suisse a une équipe nationale ? Au plus haut niveau ? Avouons que beaucoup, au moins parmi les supporters, avaient adopté ce ton condescendant avant de voir les Bleus affronter nos voisins helvétiques en 8e de finale de l’Euro.

Mais Didier Deschamps, lui, n’est pas homme à tomber dans cette facilité. Il sait pertinemment qu’aucun match n’est simple. Même quand on est champion du monde. Et surtout lorsque, précisément, on est attendu au tournant. Qui plus est, alors que l’infirmerie des Bleus commence à dangereusement se remplir. Le scénario de la soirée lui a donné raison.

Monsieur de Lapalisse aurait dit qu’il valait mieux finir premier de son groupe en phase de poule que troisième. Qu’il était préférable d’affronter la Suisse prétendument plus faible qu’une grosse écurie, largement capable de bouter Mbappé et compagnie hors de l’Euro.

Raté. On a vu, en première mi-temps, des gamins égarés. Personne ne peut dire comment les Français auraient abordé un autre match, contre une autre équipe, contre un favori en fait. Mais en l’occurrence contre les Suisses, ils se sont largement emmêlé les pinceaux, quand on attendait un jeu flamboyant, tout en précision et en efficacité. Verdict : 1-0 à la mi-temps… et pas pour les Français. Et soudain : comme un miracle. Alors qu’on voyait les Bleus sombrer, il aura fallu un penalty suisse arrêté par Lloris pour réveiller une équipe de France jusqu’alors balbutiante. Egalisation. Puis 2-1, 3-1, 3-2, 3-3 avant une prolongation et les tirs au but. Et un raté. Celui de Mbappé. Le seul tir au but manqué par les deux équipes. Comme un symbole, presque. Les Bleus rentrent à la maison. Sans doute avec des tonnes de regrets.

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