Télétravail: Ces politiques et entrepreneurs demandent un "chèque bureau"

Louis Gallois, Myriam El Khomri, et Benoit Hamon

TRAVAIL - “Travailler chez soi se paie parfois cher”. Tirant les leçons du télétravail massif pratiqué pendant la crise sanitaire, plusieurs responsables du monde de l’entreprise, politiques ou syndicalistes proposent ce dimanche 20 juin la création d’un “chèque bureau” pour “faciliter l’accès à des espaces de travail de proximité tout en permettant le maintien de la vie sociale des travailleurs à distance”.

Dans une tribune publiée par le JDD, ces personnalités parmi lesquelles l’ancienne ministre du Travail Myriam El Khomri ou Benoît Hamon (Générations), rappellent que “dans l’accord national du 26 novembre 2020, les partenaires sociaux ont défini le cadre du télétravail, précisant notamment qu’il pouvait aussi s’exercer dans un tiers-lieu, différent des locaux de l’entreprise”.

“Travailler chez soi se paie parfois cher: logements exigus, nuisances sonores, mobilier et écrans peu adaptés, connexion Internet déficiente voire inexistante”, énumèrent les signataires tout en évoquant également “la charge mentale excessive” que peut engendrer le télétravail: “surtout les femmes, majoritaires à assumer, en plus d’un travail aux horaires extensibles, un surcroît de tâches ménagères et éducatives”.

Rappelant que l’accord de 2020 évoque la nécessité de prévenir “l’isolement professionnel que peut engendrer un télétravail mal organisé”, les signataires, dont l’ancien secrétaire général de Force ouvrière Jean-Claude Mailly, l’actuel secrétaire général de l’Unsa Laurent Escure, ou encore Louis Gallois, ancien patron notamment d’EADS, la SNCF et PSA, appellent néanmoins à s’appuyer cette avancée “pour construire un droit nouveau qui remédierait aux nuisances du télétravail sans amoindrir ses bienfaits”.

Un chèque bureau pour payer

″À l’image des tickets-restaurants ou des chèques vacances, financés par l’employeur et utilisables par le salarié, nous proposons un ‘chèque bureau’ universel avec lequel les salariés pourraient payer l’accès à un tiers-lieu ou un espace de coworking et utiliser ses installations”, écrivent-ils.

Ils proposent que ce dispositif soit “cofinancé par l’État et les collectivités locales pour permettre au salarié de travailler dans le bureau de proximité de son choix”, qu’il soit ”émis directement par l’employeur ou par l’intermédiaire d’une société spécialisée” et que le comité social et économique (CSE) des entreprises puisse aussi participer au financement.

Les signataires terminent en estimant que ce dispositif peut aussi participer à la redynamisation de l’économie: “restauration, consommation, culture...”. “Le chèque bureau est l’exemple même d’une possibilité offerte par la crise d’accompagner la reprise et d’aménager ses effets grâce à une véritable avancée sociale”, assurent-ils en conclusion.

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