L’association d’habitants victimes des nuisances olfactives de la société de fabrication de compost ValTerra vient d’être créée. Vent de Boues en pays de langres fédère 115 familles de Langres, Peigney et Champigny. La préfecture vient de se saisir de ce dossier.
«ValTerra pense que cela ne concerne que quelques personnes. Elle minimise ce que nous subissons», rappelle Marylène Grépinet, adjointe au maire de Langres et habitante du quartier Saint-Gilles.
Jeudi soir, à la salle des fêtes de Peigney, l’association Vent de Boues a été créée officiellement. Et elle fédère 115 familles de Langres, Champigny et Peigney. Preuve, s’il le fallait, que les nuisances olfactives sont subies par bien plus qu’une poignée de personnes “délicates”.
Une première réunion de ces familles fédérées a pu mettre sur le papier les statuts de l’association. Des personnes se sont proposées pour composer le bureau et un président a été nommé. David Mortier, habitant de Peigney, va tenir cette responsabilité dans un dossier qu’il semble déjà bien maîtriser.
La préfecture saisie
La préfecture a convoqué un Conseil départemental de l’Environnement et des risques sanitaires et technologiques (Coderst). Anne Cardinal, maire de Langres, Serge Fontaine, maire de Peigney, ont assisté à cette réunion où les représentants de ValTerra étaient présents. «Les deux parties ont été entendues. Nous avons pu porter nos revendications et faire remonter les dysfonctionnements. Ce Coderst n’a pas été vain selon les deux élus qui ont annoncé que «des compléments ont été apportés à l’arrêté» qui régit l’activité de ValTerra.
Vers une solution judiciaire
Cette société produit du compost à usage agricole. La base est la transformation de boues de station d’épuration. Celles-ci proviennent en grand majorité de Dijon. Ces boues sont «très chargées», selon David Mortier. Elles sont mélangées avec des déchets verts puis stockées en andain pour la fermentation et la transformation. Régulièrement, ces andains sont à nouveau malaxés. L’arrêté complété demande désormais à ce que ces boues ne soient pas plus de 24 h stockées sans être mélangées aux déchets verts.
Réduire la part d’amoniac
D’autre part, il est demandé à ValTerra de surveiller le ratio carbone organique/ azote total dans chaque andain, «sur la base d’une prélèvement représentatif de sa composition en début de compostage, prélevé au plus tard une semaine après mélange et mis en andain.» L’objectif est de réduire et de contrôler la production d’ammoniac à l’origine de ces odeurs.
C’est une première petite victoire. Mais David Mortier sait que l’issue sera judiciaire : «la seule solution, c’est de passer par le Procureur de la République.»
A suivre donc…
Ph. L.
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