Les JO à huis clos – L’édito de Patrice Chabanet

Les Japonais n’y vont pas de main morte. Ils viennent de décider que les Jeux Olympiques qui sont censés se tenir chez eux à partir du 23 juillet n’accueilleront aucun spectateur. La faute au Covid-19 qui, lui aussi, poursuit sa course, au point de contraindre les autorités à établir un nouvel état d’urgence. Il est sûr que la priorité demeure la santé de la population, et cela d’autant plus qu’une majorité se prononce régulièrement dans les sondages contre la tenue de l’épreuve. Plutôt la santé que la compétition. Le gouvernement japonais pense avoir choisi la solution la moins mauvaise. Il en va de sa réputation. Annuler complètement les JO, surtout au dernier moment, revenait à reconnaître que les dispositions prises en Asie du Sud-Est, longtemps vantées comme un modèle, n’ont pas mis le virus à genoux. Ainsi le Japon a concentré tous ses efforts sur les mesures barrières au détriment de la vaccination : moins de 10% de la population a été entièrement vaccinée.

On mesure aussi, à travers cet exemple, les dégâts collatéraux provoqués par cette pandémie. Elle chamboule notre vie sociale. Les Jeux Olympiques ne sont pas un simple rassemblement de sportifs de haut niveau. Ils suscitent l’enthousiasme des foules. Ils font rêver dans une ambiance de compétition rude mais pacifique. D’où l’importance des encouragements du public. Cette fois-ci, pour le coup, son absence dans les gradins donnera un côté cinéma muet aux épreuves. L’Euro de football a bien montré la différence entre les matches avec ou sans public. Etrange ambiance où les sportifs ne sont plus portés par la vox populi mais par leur seule énergie. La pandémie ne nous fait pas uniquement basculer dans une autre économie. Elle change notre regard sur les évènements. Le stade est en train de perdre sa vocation de premier supporter de ceux qui se battent dans l’arène.

L’article Les JO à huis clos – L’édito de Patrice Chabanet est apparu en premier sur LE JOURNAL DE LA HAUTE-MARNE.

Enregistrer un commentaire

0 Commentaires