Basket JO de Tokyo: la France, battue en finale par les États-Unis, décroche l'argent

Le joueur des Nets de Brooklyn en NBA, Kevin Durant, ici devant les Français Rudy Gobert (à gauche) et Nicolas Batum (à droite), le samedi 7 août en finale du tournoi olympique de basketball.

JO DE TOKYO - Tout près des étoiles. Les basketteurs français ont dû se contenter de la médaille d’argent aux Jeux olympiques de Tokyo, battus (87-82) en finale par les favoris Américains, sacrés champions olympiques pour la quatrième fois d’affilée, ce samedi 7 août à Saitama au Japon.

Les Bleus, qui restaient sur deux victoires contre Team USA en compétitions internationales, n’ont pas réussi la passe de trois face aux stars de la NBA, emmenées par Kevin Durant (29 points) qui décroche à titre personnel l’or olympique pour la troisième fois après Londres-2012 et Rio-2016.

S’il avaient mis une période pour se mettre en mode rouleau-compresseur et écarter sans ménagement l’Espagne en quarts, puis l’Australie en demie, les Américains n’ont pas attendu autant cette fois. Mené (12-6) après quatre minutes, Kevin Durant est sorti de sa boîte pour enchaîner les paniers et donner des ailes aux Américains, dont l’avance a culminé à 13 longueurs (39-26).

Mais les Français ont mieux fini la première période même s’ils étaient derrière au score à la mi-temps (44-39), s’appuyant sur Rudy Gobert, dominant à l’intérieur et cible de fautes répétées. Ses 13 points à la pause auraient pu faire plus avec de la réussite aux lancers francs (6/13).

Un nouveau temps fort américain s’est ensuite produit grâce au réveil de Damian Lillard (11 pts). Puis les soufflets de l’accordéon se sont resserrés, grâce à Evan Fournier (16 pts) et Gershon Yabusele (13 pts). Menés de 3 pts (73-70) à cinq minutes de la fin puis même à dix secondes (85-82), les Bleus y ont cru

Rudy Gobert inconsolable

Rudy Gobert était inconsolable, en larmes, après le buzzer qui a délivré des Américains, devant au score quasiment tout le match, mais contestés jusqu’au bout par des Bleus bagarreurs, généreux, mais au final trop maladroits, notamment aux lancers francs pour renverser la situation.

 

Le meilleur Français sur le parquet (16 pts, 8 rebonds) s’est aussitôt ressaisi au micro de France Télévisions, livrant son analyse: “Ce sont des petits détails, il y a des moments où on a perdu notre concentration on leur a donné trop de choses faciles. Il y a ces petites périodes où on leur donne des rebonds, des contre-attaques faciles, c’est ce qui nous coûte le match”.

 

“On n’a rien lâché, j’espère qu’on a donné beaucoup de joie aux gens qui nous ont regardé, qui se sont levés. J’espère qu’on a donné un bon exemple aux jeunes, dans notre envie, notre combativité”, a déclaré Evan Fournier “fier mais déçu” au micro de France Télévisions, félicitant les Américains et plus précisément Kevin Durant.

Reste que cette médaille d’argent vient récompenser un groupe qui tient sa place au Panthéon du basket français, 21 ans après les Sciarra, Rigaudeau et autres Bonato également battus à Sydney, par une “Dream Team” alors intouchable pour le reste du monde. Et elle s’ajoute au palmarès de Vincent Collet, qui, en douze ans à la tête des Bleus, a appris à ses joueurs comment gagner des médailles (six). 

Gregg Popovich enfin en or

Pour les États-Unis, il serait faux de croire que ce nouveau sacre, le 16e en 19 olympiades, se résume à “business as usual”. Car cette force de l’habitude leur est contestée depuis que l’Argentine les a fait tomber de leur piédestal en demi-finale des Jeux d’Athènes en 2004. À l’époque, Gregg Popovich était adjoint de George Karl, et il a vécu une autre désillusion il y a deux ans à la Coupe du monde face aux Bleus de Collet.

Ajouter l’or olympique à ses cinq bagues de champions NBA glanées avec les San Antonio Spurs, vient couronner, à 72 ans, une carrière d’entraîneur exceptionnelle, avec une saveur unique pour cet homme ouvert sur le monde, qui a puisé sa science du jeu dans le basket européen, mais a subi une pluie continue de critiques depuis deux ans.

Lui qui avait confié avoir été “prêt à pleurer, à supplier” pour avoir Kevin Durant dans son équipe pour ces JO, ne s’y est évidemment pas trompé. Il sait ce qu’il lui doit, et l’Amérique aussi.

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