COVID - Flambée des cas aux Antilles, vigilance dans le sud, mise en place du pass sanitaire et évolution de la vaccination: l’exécutif, une fois de plus sous pression, se réunit ce mercredi 11 août lors d’un Conseil de défense sanitaire, présidé par Emmanuel Macron en visioconférence depuis Brégançon.
Ce Conseil des ministres mobilisés sur le terrain contre l’épidémie du Covid-19, au cœur de l’été, est prévu à 11h. Jean Castex y assistera depuis Carcassonne, où il vient visiter le Centre hospitalier. Sébastien Lecornu (Outre-mer) se connectera depuis la Guadeloupe, où il est arrivé dans la nuit de mardi à ce mercredi.
Olivier Véran (Santé), tout comme Alain Griset (PME), rejoint lui le chef de l’État au Fort de Brégançon (Var) avant de se rendre à son tour en Martinique jeudi.
274 soignants venus en renfort aux Antilles
Priorité du Conseil: la situation sanitaire “extrêmement grave” en Martinique et en Guadeloupe, a répété mardi soir le porte-parole Gabriel Attal. Le taux d’incidence, “colossal” selon lui, atteint plus de 1700 cas pour 100.000 habitants en Guadeloupe et 1200 en Martinique.
Quelque “274 soignants et 60 pompiers venus de tout l’Hexagone en renfort” sont venus “prêter main forte aux équipes médicales” des deux îles, a précisé Sébastien Lecornu sur Twitter.
Merci aux 274 soignants et 60 pompiers venus de tout l’Hexagone en renfort pour prêter main forte aux équipes médicales de Guadeloupe et Martinique.
— Sébastien Lecornu (@SebLecornu) August 11, 2021
Une fois de plus, la solidarité nationale joue à plein pour aider les #Antilles à faire face à cette nouvelle vague de l’épidémie. https://t.co/Ys3yESQPIRpic.twitter.com/oawYjhaFst
En Martinique, un nouveau confinement strict a été mis en place avec fermeture des commerces non-essentiels, des locations saisonnières, des hôtels et des plages, alors que les touristes ont été invités à quitter l’île.
En Guadeloupe voisine, les chiffres explosent également avec 14 morts la semaine dernière.
Dans les deux îles antillaises, à peine 20% de la population est complètement vaccinée, contre plus de 55% en métropole.
Des taux d’incidence “jamais connus” en France
“Le variant Delta est plus contagieux et s’abat sur une population qui n’est pas suffisamment protégée”, a affirmé à l’AFP Sébastien Lecornu, s’inquiétant de “taux d’incidence que l’on n’a jamais connus” en France.
Le ministre est arrivé en Guadeloupe où il s’est rendu immédiatement au CHU pour faire “un point pour faire un point sur la situation sanitaire et la tension hospitalière avec le personnel soignant”, a-t-il tweeté.
Avant son départ, il avait évoqué un probable renforcement du confinement dans cette île deux jours après celui décidé en Martinique.
“Il faut continuer la pédagogie sur la vaccination pour décrocher ceux qui sont naturellement sceptiques de ceux qui sont anti-tout”, plaide un conseiller du gouvernement.
En raison des menaces de saturation des hôpitaux, de premières évacuations de patients ont été effectuées début août vers des hôpitaux de l’Hexagone. “La solidarité nationale jouera à plein pour l’outre-mer”, souligne l’exécutif, et la question de nouveaux transferts pourrait être abordée lors du Conseil.
Inquiétude pour le sud de la France
La situation en métropole, où le nombre d’hospitalisations (9153 personnes) et de malades en services de soins critiques (1712) continue à progresser, suscite également de sérieuses préoccupations, notamment dans le sud. “Nous sommes sur un plateau haut, légèrement ascendant. Nous ne voyons pas encore le début de la descente, nous voyons en revanche l’impact sur les hôpitaux”, a averti le porte-parole.
Face au risque de saturation des hôpitaux, le plan blanc a été activé mardi en Nouvelle-Aquitaine, après la région Provence-Alpes-Côte-d’Azur, la Corse et l’Occitanie. L’incidence y a fortement progressé et le taux de vaccination dans le sud est un peu moins élevé que la moyenne nationale.
Trois patients en réanimation ont été transférés mardi par avion d’Occitanie vers les Hauts-de-France à titre préventif.
Sans pass sanitaire et vaccin “on aurait refermé certains lieux”
Le Conseil examinera également la mise en place contestée du pass sanitaire étendu, en vigueur depuis lundi et actuellement en “semaine de rodage”.
“Si on n’avait pas la vaccination et le pass sanitaire, probablement on aurait refermé certains lieux”, a plaidé Gabriel Attal, pour qui “la grande majorité silencieuse a fait le choix de la vaccination”, face à ceux qui doutent mais aussi “des personnes, j’espère très minoritaires, qui en veulent plus à la République qu’au vaccin” avec “des relents racistes et antisémites”.
Il a cependant écarté l’extension de l’obligation vaccinale aux policiers. Quant à la distribution d’une troisième dose aux plus âgés et aux plus fragiles, annoncée par Emmanuel Macron, elle ne devrait pas encore faire l’objet d’une décision mercredi, “dans l’attente de l’avis des autorités sanitaires”, selon l’Elysée.
“La vaccination sauve des vies. Le virus tue”, a martelé mardi Emmanuel Macron sur Twitter. L’exécutif conserve son objectif de 50 millions de vaccinés fin août, jugé atteignable au vu des 45 millions de personnes ayant reçu au moins une dose et du rythme de la campagne vaccinale, d’environ 300.000 premières injections quotidiennes.
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