Elles n’étaient pas des milliers, mais elles étaient là. Des Afghanes ont manifesté hier à Kaboul pour faire valoir leurs droits, notamment celui de travailler. Une sacrée leçon de courage quelques jours après la victoire des talibans. Les nouveaux maîtres du pays ont proclamé que les femmes auraient toute leur place dans la société, « dans le respect de la loi islamique ». C’est tout dire…C’est surtout nous rappeler comment ils ont appliqué cette loi avant 2001 : interdiction pour une femme de sortir seule, flagellations, lapidations pour adultères. On en passe et des pires. Les chefs d’aujourd’hui sont les mêmes qu’il y a vingt ans. Leur logiciel n’a pas changé et leur misogynie est restée figée dans le même obscurantisme. Modestement, la manif d’hier est venue nous prévenir que le changement de discours était purement opportuniste.
L’Union européenne et les Etats-Unis ont pris des pincettes diplomatiques pour exprimer leurs craintes pour l’avenir. « Nous sommes profondément inquiets pour les femmes et filles en Afghanistan, pour leurs droits à l’éducation, au travail et à la liberté de circulation », ont-ils affirmé hier dans une déclaration commune. Des mots.
Pour le moment, disons-le net, le sort des femmes afghanes n’est pas la préoccupation principale des gouvernements de l’Union européenne. Ils commencent déjà à se déchirer sur l’accueil à réserver à ceux qui veulent fuir le nouveau régime. Se montrer solidaires ou parer à toute immigration incontrôlée ? Les talibans sont conscients de ces polémiques internes. Ils pourront appliquer la charia comme avant. Ils ne s’arrêteront pas aux mises en garde ni aux menaces. L’Occident n’a pas pu instiller dans ce pays des doses de démocratie, malgré la modernisation de certains quartiers de Kaboul. Alors, le droit des femmes, vous pensez…
L’article Leçon de courage – L’édito de Patrice Chabanet est apparu en premier sur LE JOURNAL DE LA HAUTE-MARNE.
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