POLITIQUE - Le couperet est tombé: le Conseil constitutionnel ne trouve pas grand-chose à redire à la loi sanitaire du gouvernement. Surtout il valide l’extension du pass sanitaire aux activités du quotidien pour endiguer la 4e vague de Covid-19 sur le territoire. Loin d’apaiser le climat, la décision des Sages, rendue jeudi 5 août, est dénoncée, depuis, par de nombreux responsables politiques, avec plus ou moins de virulence.
De l’extrême droite à la France insoumise, ces élus pointent des conclusions “indignes”, “hypocrites” ou “iniques”, à l’heure où les Sages ont entériné l’extension du fameux sésame sanitaire aux activités du quotidien. Autant de mots qui ont fait réagir le ministre de la Justice Éric Dupond-Moretti, lequel s’est fendu d’un message sur les réseaux sociaux jeudi dans la soirée.
“Ceux qui hurlent après le Conseil constitutionnel pour sa décision sur le pass sanitaire l’auraient encensé s’il les avaient confortés”, a-t-il ainsi écrit, comme vous pouvez le voir ci-dessous, ajoutant, acerbe: “contrairement à leurs convictions, le droit, lui, ne peut être manipulé.”
Non, nous ne sommes pas dans une dictature mais dans un État de droit !
— Eric Dupond-Moretti (@E_DupondM) August 5, 2021
Ceux qui hurlent après le conseil constitutionnel pour sa décision sur le #PassSanitaire l’auraient encensé s’il les avait confortés.
Contrairement à leurs convictions le droit, lui, ne peut être manipulé.
L’occasion, aussi, pour le garde des Sceaux de rappeler que “nous ne sommes pas dans une dictature mais dans un État de droit.”
“Ce n’est pas responsable”
Un message qui fait écho à la récente réponse d’Emmanuel Macron, dans Paris Match, aux manifestants anti-pass sanitaire et à “ces quelques dizaines de milliers de citoyens en perte de sens telle qu’ils peuvent dire qu’on vit en dictature.” Des confidences publiées jeudi, datant du 24 juillet, très critiques à l’égard de ceux qui se livrent à certaines de ces outrances.
“Leur attitude est une menace pour la démocratie. Ils confondent tout. Je les invite à regarder les mêmes manifestations dans des pays qui ne sont plus des États de droit”, a notamment fait valoir le président de la République, en insistant: “Nous n’avons jamais suspendu la vie parlementaire, et toutes les mesures restrictives ont été votées par la loi. Nous sommes le seul pays qui a eu autant de contrôles parlementaires pendant la crise. Nous sommes le seul pays d’Europe dont les ministres sont convoqués devant le juge en temps de crise. (...) Enfin, soyons sérieux!”
Pas de quoi convaincre, sans doute, ses opposants les plus virulents, qui ferraillent depuis plusieurs semaines contre le pass sanitaire et se sont déjà rassemblés, jeudi, devant le Conseil constitutionnel. Ce vendredi, une autre ministre a voulu porter la réplique, Nathalie Elimas, estimant l’attitude d’une partie de la classe politique “irresponsable” en marge de ces mouvements.
“Jordan Bardella et tant d’autres politiques, malheureusement, instrumentalisent la crise sanitaire. Et on le voit bien d’ailleurs, dans les appels aussi à manifester ce samedi. Je trouve ça assez déplorable (...) ce n’est pas responsable”, a ainsi fustigé la secrétaire d’État auprès du ministre de l’Éducation nationale, en référence aux critiques du numéro 2 du Rassemblement national, la veille, à l’encontre d’une institution “inféodée” au pouvoir.
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