Un an et deux mois après l’élection de Christine Guillemy à la tête de Chaumont, les élus d’opposition donnent leurs impressions : les bonnes comme les mauvaises surprises après une année de travail. Pour terminer, l’avis de Lise Courtois et Joris Pierret, issu de la liste “Chaumont 2020 – Avançons ensemble”.
« L’absence de vision à long terme pour Chaumont ». C’est ce que retiennent Lise Courtois et Joris Pierret après une année au conseil municipal et après l’avis d’Alexandre Pernet et Dorcas Nou (ICI) et de Sylvain Demay (ICI).
Ils visent la majorité qui « ne sait pas où elle va » et qui trouve toujours des excuses pour expliquer son inaction. Joris Pierret insiste : « il serait intéressant de dire aux générations futures ce à quoi elles peuvent s’attendre ».
Les deux élus vont plus loin : « au conseil municipal, tout est dit et son contraire. C’est grave sachant que nous sommes en début de mandat. C’est le moment durant lequel tout se décide. Or, nous ne voyons rien à part du temps perdu ».
“Une ville à taille humaine et écologique qui arrête de courir parès son passé”
Joris Pierret explique que « tout ce qui est projeté par la majorité est le fait de subventions. Les décisions sont prises au gré de subventions d’où ce manque de vision ». Il s’interroge sur la ville de demain, « une ville à taille humaine et écologique qui arrête de courir après son passé. Chaumont doit trouver sa place pour les 15 ans à venir et nous ne connaissons pas l’axe pris par la majorité ». Il note, en plus, « un manque évident de modestie dans le rejet des idées des autres et dans l’analyse de l’évolution de la société ». Il donne en exemple le développement commercial et la rénovation de l’habitat qui ne sont pas en adéquation avec les besoins des habitants.
Pour les deux élus, ce manque de vision se répercute au niveau des orientations budgétaires. Ils se félicitent des travaux effectués sur le bâti comme les Silos ou au niveau des rues. Ce rattrapage paraît le bienvenu. Par contre, Lise Courtois avoue ne pas comprendre le budget alloué au Signe alors que le mécénat est quasiment nul et que l’État a la main dessus. « Il n’est pas normal que la Ville porte un si gros projet ».
Quant au budget participatif, clairement, Joris Pierret a la sensation de « s’être fait piquer l’idée ». Problème : il n’est pas construit comme il imaginait et il ressemble davantage à une consultation locale, à une communication ou à des effets d’annonce. En fait, il critique la construction de ce budget qui, pour lui, a été fait à l’envers. « Il fallait commencer par aller à la rencontre des habitants, recueillir les idées et construire ensuite le budget en les accompagnant. Pas l’inverse ».
Un satisfécit pour l’Agglo
Pour Lise Courtois, la consultation autour de la place des Arts est l’exemple du projet déjà ficelé à l’avance et dans lequel il est impossible de modifier quoi que ce soit. Elle s’est battue, sans succès, pour l’arrivée d’un point d’eau. Joris Pierret souligne le besoin de cohérence dans les projets à l’inverse de ce qui se déroule à l’ex école Michelet et Bouchardon. Il mise sur la confiance donnée aux habitants avec, par exemple, un permis de végétaliser qui serait mis en place. Il parle de responsabilisation et d’engagement.
Au sujet de Palestra, les deux élus se placent résolument du côté de l’Agglo de Chaumont avec, pour le centre aquatique, « des tarifs qui semblent corrects et une délégation de service publique qui est plus à même de gérer ce genre d’outil. Tout dépend du cahier des charges et des obligations faites à l’exploitant ».
Pour la salle, Joris Pierret fait remarquer que la culture est de la compétence de la Ville et il aimerait que les élus qui s’en occupent ne gênent pas son entrée à Palestra dans un souci de vengeance. Dans l’opposition Ville/Agglo, il note simplement davantage de cohérence et d’écoute à l’Agglo. Il estime aussi que la Ville ne devrait pas se plaindre et devrait même faire profil bas sachant « qu’elle a fait payer à l’Agglo ce qu’elle ne pouvait pas se payer seule ».
Frédéric Thévenin –f.thevenin@jhm.fr
La santé à Chaumont
Pour les deux élus, la désertification médicale est un sujet complexe sans solution miracle. Néanmoins, ils se disent en faveur de la télémédecine comme un premier niveau d’accès au soin et pour le principe du salariat pour pallier au manque de médecin. Ils vont même jusqu’à l’incitation faite aux médecins de prendre des stagiaires pour aller de l’implantation à l’installation et, pourquoi pas, à l’installation obligatoire sur un territoire.
Pour l’hôpital, ils rejoignent les intentions de Nicolas Lacroix qui souhaiterait la construction d’un nouvel établissement adapté aux soins d’aujourd’hui sans pour autant ignorer les problèmes d’organisation, de spécialités et de fonctionnement. « L’image actuelle est dégradée et il faut le prendre en compte ».
Nouveau groupe au conseil municipal ?
Lise Courtois avoue ne pas être surprise de l’ambiance qui règne au sein du conseil municipal. Elle note le « peu de travail des commissions qui ne sont, en réalité, que des chambres d’enregistrement. Nous ne sommes consultés sur rien et on nous demande notre avis sur rien. Il est difficile de travailler, de proposer dans cette absence de clarté ».
Quant à l’ambiance au sein de la majorité, elle est jugée « pourrie ». « Les mésententes sont criantes et des personnes de valeurs et travailleuses sont mises de côté. Inévitablement, cela devait craquer ». Joris Pierret annonce une réflexion en cours dans l’idée de constituer un groupe avec des personnes de la majorité qui sont en souffrance et qui ne se sentent plus à leur place. Les échanges se dérouleront à la rentrée autour de valeurs comme l’écologie, le social et la solidarité.
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