Emmanuel Macron critique Éric Zemmour sans le nommer sur les "prénoms français"

Emmanuel Macron, ici lors d'une visite à la Bibliothèque nationale de France à Paris, le 28 septembre 2021.

POLITIQUE - Emmanuel Macron a critiqué ce mardi 28 septembre l’idée d’une identité française “bâtie sur un rétrécissement, à des prénoms”, visant sans le nommer Éric Zemmour, potentiel candidat en 2022, qui réclame une francisation des prénoms.

“Nous nous posons souvent dans le débat politique la question de notre identité”, a dit le chef de l’État dans un discours à l’occasion de la visite du chantier de rénovation de la Bibliothèque nationale de France qui ne sera entièrement achevé qu’après l’élection présidentielle.

“Mais notre identité ne s’est jamais bâtie ni sur le rétrécissement, ni à des prénoms ni à des formes de crispation”, a-t-il commenté, évoquant pour la première fois publiquement les propositions du polémiste.

Éric Zemmour, qui ne cache pas ses ambitions présidentielles, a dit vouloir “obliger les gens à donner des prénoms français” parce qu’“appeler son enfant Mohamed, c’est coloniser la France”.

Le chef de l’État s’était toujours gardé jusque-là de commenter les positions de l’essayiste, déclarant ainsi lundi à Lyon qu’il n’était pas dans son rôle d’évoquer les candidats “potentiels” ou déclarés.

“Notre pays, notre nation a été bâtie par deux institutions, l’État et la langue”. “Une langue dont l’épicentre aujourd’hui n’est plus sur ces rives de la Seine mais dans doute bien davantage vers le bassin du fleuve Congo”, a-t-il déclaré ce mardi soir.

Il a salué en revanche dans la BNF “un épicentre de notre histoire” et salué l’invention du dépôt légal, un modèle dans le monde, pour constituer une mémoire commune”.

Un “symptôme du vide”, selon Nicolas Sarkozy

“Je veux rendre hommage à Nicolas Sarkozy et François Hollande qui ont tous deux posé les fondements de ce projet”, a-t-il relevé.

Sur Europe 1 et CNews, Nicolas Sarkozy a lui aussi critiqué ce mardi soir Éric Zemmour, selon lui un “symptôme du vide” du débat politique. 

“La pression d’une pensée unique est telle, qu’elle a fini par vider le débat politique” et ce vide “permet aux excès, aux extrêmes, à tous ceux dont l’excès sert d’argumentation, de prendre toute la place”, a insisté l’ancien président.

Dimanche, François Bayrou avait fustigé “l’obsession sur l’identité et les prénoms” d’Éric Zemmour, la comparant à celle du dictateur Mobutu dans le Zaïre des années 70.

“Quelqu’un a fait ça au XXe siècle, le maréchal Mobutu”, avec une “loi pour interdire les prénoms qui n’étaient pas des prénoms africains”, a affirmé le président du parti centriste.

“Lui-même, son prénom c’était Joseph avant de se faire appeler Mobutu Sese Seko. Il a fait une grande déclaration pour dire: il n’est pas possible qu’un Africain porte un prénom juif. (...) Je n’ai pas envie que la loi de Mobutu devienne, d’une manière ou d’une autre, une loi ou une proposition pour la France”, a-t-il poursuivi.

À voir également sur Le HuffPostMarine Le Pen fait un retour offensif sur l’immigration, voici pourquoi

Enregistrer un commentaire

0 Commentaires