POLITIQUE - On dit souvent que le sept est un chiffre magique. Ou porte-bonheur. Mais pour la gauche, éparpillée avec sept candidats à quelques mois de l’élection présidentielle, la suite des événements n’annonce rien d’un conte de fées.
Dernier prétendant à se placer sur la ligne de départ: Yannick Jadot. Désigné ce mardi 28 septembre par son camp, pour porter les couleurs de l’écologie politique au printemps 2022, le député européen de 53 ans promet la victoire à ses militants. “Le prochain quinquennat sera celui de l’action pour retrouver la maîtrise de nos vies. Avec vous, grâce à vous, je serai le président du climat”, a-t-il ainsi lancé à ses soutiens réunis à Pantin, en Seine-Saint-Denis, quelques minutes après l’annonce de sa victoire.
Problème: plutôt que cette dispersion des forces, entre écologistes, socialistes, insoumis ou communistes, les Français sont davantage favorables à une gauche rassemblée, selon le dernier sondage réalisé par YouGov pour Le HuffPost. Double problème: ils ne savent pas franchement derrière qui.
Pas de rassembleur naturel
Dans le détail, 51% (contre 21%) des personnes sondées par l’institut estiment que les différents mouvements et candidats de gauche devraient s’unir, s’ils veulent accéder au second tour de l’élection présidentielle. Un chiffre qui grimpe, sans surprise, à 80% chez les sympathisants de ce camp.
Les Français sont en revanche bien plus sceptiques ou divisés lorsqu’il s’agit de choisir le meilleur candidat (entre Jean-Luc Mélenchon, Arnaud Montebourg, Yannick Jadot, Anne Hidalgo ou Fabien Roussel) pour emmener ses camarades derrière lui. Quand la moitié préfère ne pas se prononcer pour l’un ou l’autre, 14% d’entre eux estiment que le chef de file de la France insoumise “serait le mieux placé.”
Même score pour l’ancien ministre de François Hollande, Arnaud Montebourg qui, malgré des intentions de vote en berne (autour des 2% selon la dernière enquête Harris Interactive pour Challenges), jouit, avec Jean-Luc Mélenchon, du meilleur -ou du moins mauvais- capital rassembleur. A ce petit jeu, Anne Hidalgo (10%), Yannick Jadot (5%), Sandrine Rousseau (enquête réalisée la veille des résultats de la primaire écologiste) et le patron du PCF Fabien Roussel (2%) arrivent loin derrière.
La moitié des Français dans le flou
Une donnée, conjuguée aux sondages d’intentions de vote, qui montre tout le chemin à parcourir pour ces différentes personnalités avant d’imposer leur candidature aux autres. Yannick Jadot, notamment, qui a mis le paquet sur son statut de “rassembleur” dans les derniers hectomètres de la primaire écolo, aura fort à faire pour convaincre les électeurs et ses concurrents.
“J’ai rassemblé toutes ces personnalités, j’ai tendu la main et je continue à tendre la main. (...) Il va nous falloir ce grand projet d’écologie parce que notre santé, nos conditions même d’existence sont engagées”, lançait encore, mardi soir, sur France 2, celui pour qui les forces écologistes doivent désormais “gouverner ce pays.”
Motif d’espoir, pour lui et les autres: alors que la course à l’Elysée s’accélère, entre le dénouement de la primaire des Verts, la pré-campagne du prétendant Zemmour ou le congrès à venir des Républicains, la moitié des personnes interrogées par YouGov (51%) disent ne pas savoir pour qui elles voteront au printemps prochain. Quand, dans le même temps, 84% des Français n’imaginent pas louper ce rendez-vous démocratique. De quoi laisser miroiter un jeu plus ouvert que prévu? Il reste moins de sept mois pour que la magie opère.
Enquête réalisée du 27 au 28 septembre 2021 auprès de 1030 personnes représentatives de la population nationale âgée de 18 ans et plus, selon la méthode des quotas. En partenariat avec:
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