Audrey Pulvar livre un témoignage bouleversant sur son père Marc Pulvar

FAMILLE - L’émotion était palpable ce lundi 15 février au matin dans le studio de France Inter. Audrey Pulvar, était au micro pour une interview au cours de laquelle elle a longuement évoqué son père, Marc Pulvar, accusé de pédocriminalité par trois femmes de sa famille.

Dès le début de l’interview, l’adjointe à la mairie de Paris et ex-journaliste explique pourquoi elle ne s’était pas exprimée jusqu’à maintenant: pour laisser la parole aux victimes, mais pas seulement. “Je suis là comme fille d’un pédocriminel. Quand vous êtes la fille d’un monstre, vous vous demandez si vous n’êtes pas un monstre vous-même (...) C’est un processus presque automatique”, confie-t-elle très émue.

Dans une tribune parue au début du mois, la conseillère territoriale Karine Mousseau et ses cousines Barbara Glissant et Valérie Fallourd, écrivent: “A l’âge de 7 et 10 ans, nos routes ont croisé celle d’un homme. On l’encense aujourd’hui encore en Martinique, parce qu’il a été un militant, syndicaliste, défenseur des opprimés”, une héroïsation avec laquelle elles souhaitent rompre car “Marc Pulvar, alias Loulou pour les intimes, était un prédateur sexuel”.

De son côté, Audrey Pulvar explique avoir pris connaissance de leur témoignage il y a une vingtaine d’années et l’avoir immédiatement cru. “Je suis toujours du côté des victimes, de celles et ceux qui dénoncent ce type de crime, surtout quand elles en sont les victimes. Je les ai crues parce que des faits se sont produits il y a 45 ans, mes cousines ont parlé il y a 20 ans (...) J’étais donc enfant quand les faits se sont produits, j’avais 5 ans, mes cousines avaient à peu près le même âge. Et depuis 45 ans, je sais qu’il s’est passé des choses confusément (...) Il s’est passé des choses dont je sentais qu’elles n’étaient pas normales”, a raconté Audrey Pulvar en évoquant aussi la sensation parfois “d’un climat qui n’était pas normal”. 

Celle qui sera la tête de liste socialiste aux prochaines élections régionales en Ile-de-France explique aussi que certains souvenirs ont été “cadenassés” avant parfois de revenir “par flash”, sans qu’elle ne puisse vraiment savoir ce que c’était. 

Audrey Pulvar appelle à respecter coûte que coûte la parole des victimes, surtout dans le temps. “Les victimes parlent quand elles peuvent parler: avoir la force pour dire à haute voix ‘ça m’est arrivé‘, ça prend du temps, il faut respecter cette parole”, ajoute-t-elle avec beaucoup d’émotion dans la voix.

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