Variant anglais du coronavirus: dans les écoles, le protocole allégé passe mal

Le protocole allégé dans les écoles face au variant britannique passe mal (photo d'illustration: une classe à Antibes, dans le sud de la France, en novembre 2020)

CORONAVIRUS - Le protocole n’aura pas duré 15 jours. Alors que le variant britannique du coronavirus représente près de 20% des cas, l’Education nationale a décidé d’alléger son protocole dans les écoles dès ce lundi 15 février. Contrairement à ce qui avait été décidé il y a quinze jours, désormais, la fermeture d’une classe dès la détection d’un cas de variant britannique ne sera plus systématique. 

“La conduite à tenir autour d’un cas confirmé de la variante britannique est la même que pour le cas général conformément aux prescriptions des autorités sanitaires [fermeture si trois cas confirmés]. Selon l’analyse locale concernant la circulation de cette variante sur le territoire, en lien avec l’ARS, la fermeture de la classe pourra toutefois être envisagée dès le premier cas”, peut-on lire sur le site internet de l’Education nationale.

Cette allégement fait bondir les syndicats. Si le Snuipp-FSU saluait le précédent protocole comme une décision difficile mais nécessaire, l’organisation est désormais furieuse. “Il ne suffit pas de casser le thermomètre pour faire baisser la fièvre. Les contaminations en milieu scolaire augmentent et cet allégement du protocole va augmenter la circulation du virus dans les écoles et les familles”, déplore le syndicat dans un communiqué. 

Dans une lettre ouverte publiée sur son site, le SNES-FSU lui a emboité le pas pour dénoncer une décision “incompréhensible et irresponsable”. ” Tout montre que les variants circulent plus rapidement sur le territoire (en particulier dans les établissements scolaires), qu’ils sont, de fait, plus dangereux et… le ministère fait le choix d’alléger les règles de protection et de prévention!”, s’étrangle l’organisation en dénonçant à nouveau le choix de “casser le thermomètre”.

Les deux formations s’agacent des “revirements”, puisqu’il “s’agit là de la troisième modification en moins de 15 jours”, s’énerve le Snuipp-FSU qui pointe par ailleurs l’importance de casser les chaines de contaminationsaussi pour les adultes. Le nouveau protocole prévoit qu’en cas de variant sud-africain ou brésilien, la classe est fermée, et que tous les élèves sont considérés cas contact, en revanche, seule “une étude approfondie des contacts déterminera si les personnels de la classe doivent être également considérés comme contacts à risque”, précise le ministère.

Le groupe Ecole et Familles oubliées, composé de parents d’élèves, enseignants et personnels scolaires, se dit aussi “extrêmement choqué” par ce changement de protocole “en catimini” et “en totale déconnexion de la réalité des conditions sanitaires des écoles et de nombreux territoires”.

En ligne de mire des organisations, la fin des vacances scolaires, après lesquelles elles craignent un regain de circulation. “Le bilan hebdomadaire du ministère de l’Éducation nationale montre une augmentation significative du nombre de classes fermées en une semaine (+70%), alors même qu’une zone est en vacances”, alerte notamment le SNES-FSU.

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