La vaccination n’est pas qu’une affaire franco-française. Loin de là. Loin, justement. C’est bien loin de chez nous que se jouent, aussi, la lutte contre la pandémie et, dit d’une façon différente, notre avenir.
Pendant que l’on discute, à juste titre, de restaurants qui n’en peuvent plus de ne pouvoir ouvrir leurs portes, de festivals qui, un à un, déclarent forfait ou de vacances amputées de leurs plaisirs les plus basiques, d’autres sont bien loin de ces préoccupations. Ils se voient tout simplement submerger par le virus sans même pouvoir réagir. Pire : le vaccin semble être l’une des solutions pour sortir de cette fichue période, mais ils n’en voient pas la couleur.
Ainsi en va-t-il des pays d’Afrique. Un triste sort qui remet sur le devant de la scène les vieux réflexes occidentaux. Nous avant, eux après. Les pays dits civilisés ont les mots – maladroits – pour le dire : on pense à vous, mais on va, d’abord, s’occuper de nous-mêmes. On a même entendu certains dirigeants accepter d’envoyer aux pays africains leurs… surplus de vaccins. S’il en reste, donc. Misérable et dangereuse attitude.
Dangereuse, parce que laisser l’Afrique désarmée face au virus, c’est quelque part lancer un boomerang qui reviendra un jour ou l’autre en plein visage. C’est prendre le risque de laisser exploser là-bas une pandémie qui aura forcément des répercussions ici.
C’est tout le sens du souhait d’Emmanuel Macron de voir les pays du G7 réserver de 3 à 5 % de leurs doses de vaccins aux pays d’Afrique. C’est peu. Mais c’est mieux que rien. Et ça resitue, aussi, les priorités sanitaires. C’est-à-dire pas seulement au niveau de notre nombril.
L’article Ici et ailleurs – L’édito de Christophe Bonnefoy est apparu en premier sur LE JOURNAL DE LA HAUTE-MARNE.
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