Valleroy, petite commune de 25 habitants située à quelques kilomètres de la Haute-Saône, montre l’exemple en matière de transition écologique. Mode d’exploitation de la forêt, limitation de l’utilisation de l’eau et sensibilisation de la population… Les élus ont fixé le cap pour le mandat.
Été 2019… Une belle effervescence règne dans la petite commune de Valleroy par cette belle journée ensoleillée. Les habitants sont réunis, comme souvent. Symboliquement, on pose sur la signalétique aux entrées du village un panneau « Commune nature » et ses trois libellules. À n’en pas douter, nous sommes dans un village où l’environnement et la nature sont une priorité pour ne pas dire un art de vivre. Un peu moins de deux ans plus tard, nous retrouvons le maire, William Joffrain, réélu en 2020. L’envie d’œuvrer pour la transition écologique même à petite échelle, surtout à petite échelle pourrions-nous dire, est toujours là. Et elle n’est pas l’affaire d’un seul homme. Le conseil municipal est au diapason, « les actions en faveur de l’environnement, nous pensons que c’est l’avenir », résume William Joffrain. Sitôt élus, les conseillers municipaux se mettent au travail et chacun y va de ses réflexions, de ses idées. Tout est mis sur la table, le travail à faire sur la forêt, le lavoir, l’étang, le bâti etc.
Mettre toutes ces idées en cohérence, les unes avec les autres, les unes après les autres. Les élus ont travaillé à un projet global qui est aujourd’hui finalisé, étayé, détaillé et échelonné dans le temps. « C’est un projet global pour tout le mandat », indique le maire. Valleroy, même avec sa petite taille et ses moyens forcément réduits, a fait le choix de recruter à temps partiel une chargée de mission, Coraline Naël de Langres, qui a un master en aménagement du territoire et qui aide la commune dans la conception du projet global s’inscrivant pleinement dans une démarche de transition écologique. Le Zéro phyto, l’assainissement collectif ont été réalisés lors du dernier mandat. Place aujourd’hui à un projet environnemental global qui s’articule autour de trois volets. « J’ai trouvé cela très innovant pour une si petite commune. C’est la preuve qu’elles peuvent toutes faire des choses s’il y a une volonté et un dynamisme », confie Coraline Naël qui travaille pour la commune une quinzaine d’heures par mois. Le maire, William Joffrain précise aussi la philosophie qui guide cette action communale. « On a toujours tendance à opposer les choses – zones économiques contre site naturel – ( ou les gens -chasseurs/écolos-… ), je crois que si on réfléchit un peu il y a moyen de faire les choses de manière équilibrée et raisonnable, je crois que c’est comme cela que nous construirons l’avenir pour nos enfants », dit-il. Il prend l’exemple du volet qui va consister à limiter l’eau potable par la valorisation du patrimoine de la commune. L’étang a vocation à devenir la réserve incendie. « On transforme un site à des fins sécuritaires et pour des besoins humains mais on peut à la fois le préserver et même l’améliorer au niveau naturel, paysager et lui garder sa vocation sociale (pêche, balade, découverte… ) », explique William Joffrain qui a pu présenter mercredi 24 février 2021 le projet global de la commune au député Sylvain Templier.
Dans la forêt communale
Le projet va consister à diversifier les modes d’exploitation de la forêt communale afin de favoriser la biodiversité et de garantir un rendement économiquement viable sur le long terme. Une réflexion, en partenariat avec l’ONF est en cours. L’idée est de transformer certaines parcelles de futaie régulière en futaie irrégulière, soit «deux modes de gestion dans la même forêt», souligne Coraline Naël. Il est aussi prévu la création d’une parcelle de production forestière expérimentale adaptée aux changements climatiques. De nouvelles essences vont ainsi être plantées. Ce projet dédié à la forêt communale prévoit aussi la préservation des habitats et des milieux naturels et la création de la continuité écologique et aquatique. Cette partie du travail est aussi menée avec la LPO.
Limiter l’utilisation de l’eau potable
Il s’agit du deuxième volet de ce projet. La limitation de l’utilisation de l’eau potable, pour une gestion plus respectueuse du cycle naturel, passe par la revalorisation du patrimoine. L’étang communal a vocation à devenir, après travaux, la réserve incendie de la commune. Le deuxième projet porte sur la remise en eau du lavoir communal afin de permettre la création d’un point d’eau pour les éleveurs et de conforter l’alimentation en eau de la réserve incendie. Mais la revalorisation de ce patrimoine n’a pas que des fins utilitaires. Les lieux ont aussi vocation de favoriser, après aménagements, les loisirs et la convivialité.
Sensibiliser la population
Ce troisième volet vise à valoriser auprès du grand public tout ce qui aura été mis en œuvre dans les précédents projets. Outre des actions ponctuelles d’animations et de sensibilisation, il est prévu de restaurer les paysages agricoles ; de créer une exposition permanente sur les savoirs anciens mais aussi de créer un sentier d’interprétation qui mettrait en valeur le village, l’étang et bien sûr la forêt.
C. C.
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