Confinement: les députés LR ne participeront pas au vote à l'Assemblée

Damien Abad le 29 avril 2020 à l'Assemblée nationale

CORONAVIRUS - Ni commentateurs, ni spectateurs. Les députés LR “ne participeront pas” au vote prévu ce jeudi 1er avril sur l’évolution de la situation sanitaire face à l’épidémie de Covid-19, a indiqué à l’AFP le président du groupe LR à l’Assemblée nationale Damien Abad, en dénonçant un “piétinement” du parlement. 

Circulation limitée, commerces non essentiels et établissements scolaires fermés, dans tout le pays à partir de lundi: le Parlement débat ce jeudi du durcissement des restrictions annoncé la veille par le président Emmanuel Macron.

Matignon avait précédemment indiqué que Jean Castex prononcerait jeudi une déclaration, suivie d’un débat et d’un vote devant les deux chambres du parlement, “sur l’évolution de la situation sanitaire et les mesures nécessaires pour y répondre”. Lors du dernier comité de liaison parlementaire, réunissant le 17 mars le Premier ministre et les différents chefs de groupes à l’Assemblée et au Sénat, Jean Castex s’était engagé à se présenter devant le Parlement en cas de nouvelles décisions de portée nationale.

“Nous avons décidé à l’unanimité de ne pas participer au vote car nous n’avons pas à voter sur une décision déjà prise”, a ainsi assuré Damien Abad. “C’est le piétinement de trop du parlement” mais celui-ci n’est “ni une chambre d’enregistrement, ni une assemblée de commentateurs”, a-t-il ajouté.

Le débat se tiendra le matin à partir de 9heures à l’Assemblée nationale puis au Sénat l’après-midi. Après l’intervention du gouvernement, les groupes disposeront de deux heures de temps de parole, avec 30 minutes pour LREM, 20 minutes pour LR, première force d’opposition au Palais Bourbon, 10 minutes pour chacun des autres groupes et cinq minutes pour un député non inscrit.

Fermeture des écoles, cours à distance

L’annonce la plus forte est la fermeture des crèches, écoles, collèges et lycées pendant trois à quatre semaines. Les élèves suivront, au lendemain du week-end de Pâques, les cours à distance, avant deux semaines de vacances à partir du 12 avril pour toutes les zones. La rentrée est fixée pour tous le 26 avril en physique pour les écoles, et en distanciel pour collèges et lycées.

Emmanuel Macron a par ailleurs annoncé que les restrictions en vigueur depuis la mi-mars dans 19 départements seront étendues à l’ensemble du territoire pour quatre semaines à partir de samedi. Seront ainsi fermés partout les commerces non-essentiels, notamment d’habillement, et les déplacements seront limités à 10 km.

Grâce à cette mobilisation en avril, le chef de l’Etat a promis la réouverture de certains lieux de culture et des terrasses de bars et de restaurants à partir de la mi-mai.

Ce retour espéré à la normale sera rendu possible grâce à une accélération de la campagne de vaccination, élargie à toutes les personnes âgées de plus de 60 ans à partir du 16 avril, puis à toutes celles de plus de 50 ans le 15 mai et enfin tous les moins de 50 ans à partir de la mi-juin.

Emmanuel Macron a par ailleurs promis des “renforts supplémentaires” en réanimation pour faire face à l’afflux de malades graves du Covid-19 et passer “dans les prochains jours” à plus de 10.000 lits, contre 7665 actuellement.

“Des erreurs” selon l’opposition

Sous la pression de critiques crescendo de nombreux médecins et des oppositions, Emmanuel Macron a admis mercredi soir avoir “commis des erreurs” dans la gestion de la crise, après avoir refusé tout “mea culpa” pour avoir décidé fin janvier de ne pas reconfiner.

“À chaque étape de cette épidémie, nous pourrions nous dire que nous aurions pu faire mieux, que nous avons commis des erreurs. Tout cela est vrai”, a-t-il reconnu. “Mais je sais une chose: nous avons tenu, nous avons appris, et nous nous sommes à chaque fois amélioré”.

Parmi les premières réactions politiques, Marine Le Pen a jugé que “les mesures annoncées par Macron résultent notamment d’un Waterloo vaccinal dont il n’assume pas la responsabilité”.

C’est “le en même temps” à son paroxysme, a critiqué Guillaume Peltier, numéro deux de LR: “confiner sans confiner, fermer les écoles sans les fermer, gagner la bataille de la vaccination mais sans vaccin, soutenir nos soignants mais sans moyen”.

 Jean-Luc Mélenchon a lui dénoncé un programme de mesures “incohérent”.

“Un président omniscient décide de tout, tout le temps et pour tout le monde. Le parlement s’occupera du reste, a pour sa part réagi le secrétaire national Europe Écologie Les Verts Julien Bayou dans un tweet. 

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