Précarité menstruelle: une Française sur trois déjà concernée

Un quart des personnes interrogées (24%) affirment avoir déjà été contraintes de “ne pas utiliser autant de protections périodiques” que souhaitées.

RÈGLES - Avoir ses règles, mais ne pas être en mesure de se protéger correctement. La précarité menstruelle est de plus en plus établie et un nouveau sondage vient le rappeler. Une Française sur trois (30%) déclare avoir déjà été dans une telle situation au cours de sa vie, selon un sondage réalisé par l’Ifop pour Eve and Co et 20 Minutes, dévoilé ce mercredi 31 mars.

Plus précisément, un quart des personnes interrogées (24%) affirment avoir déjà été contraintes de “ne pas utiliser autant de protections périodiques” que souhaité. 19% indiquent avoir déjà dû “choisir entre l’achat de protections périodiques et un autre achat de première nécessité”. Et 18% soulignent même qu’elles ont déjà dû renoncer à l’achat de protections (dont 6% pour qui c’est toujours le cas).

Sans surprise, donc, la quasi-totalité des femmes interrogées se dit favorable à la mise en place de distributeurs gratuits de protections hygiéniques dans les établissements publics (92%) ou privés (90%).

Certains pays, comme l’Écosse, ont déjà rendu les protections menstruelles gratuites. En France, des distributeurs doivent être installés dans les lycées franciliens au printemps. Dès la prochaine rentrée scolaire, les protections hygiéniques seront également gratuites pour les étudiantes.

La part de femmes interrogées par l’Ifop étant favorables à un remboursement par la Sécurité sociale ou par la mise en place d’un congé menstruel est un peu plus faible mais reste très importante: respectivement 81% et 68% se disent pour.

Violences sexuelles

Au-delà de la précarité menstruelle, le sondage se penche aussi sur l’impact des menstruations dans le quotidien des femmes. Il révèle ainsi que les règles seraient un contexte propice à des formes de violences sexuelles. En effet, 35% des Françaises interrogées disent avoir déjà “cédé ou pourraient céder à la pression de leur partenaire pour avoir un rapport durant leurs règles”.

En ce qui concerne la vie sexuelle, les règles semblent toujours représenter un frein, pour les femmes comme pour les hommes. 55% des femmes n’ont jamais été pénétrées vaginalement par le sexe de leur partenaire pendant leurs règles. 70% ne se sont jamais masturbées. 22% se sont vues refuser un rapport sexuel pendant leurs règles de la part de leur partenaire.

De moins en moins de tampons

Autre enseignement de cette étude: les modes de protection hygiéniques évoluent. 23% des femmes seulement utilisent des protections “internes” (tampons ou cup). Les tampons notamment sont de moins en moins utilisés, par 19% des femmes seulement, soit 14% de moins qu’en 2003. 

Elles sont très nombreuses (69%) à se dire aujourd’hui disposées à utiliser des culottes menstruelles.

Parmi les motifs déterminants dans le choix de protection hygiénique, on retrouve en premier lieu le souci de confort (82%). Viennent ensuite le “côté pratique, facile à utiliser” (79%), le “côté sain, sans danger pour la flore vaginale” (66%). Le souci d’éviter un choc toxique est une préoccupation pour près de deux tiers des femmes: 61% choisissent leurs protections en fonction de ce risque (et parmi celles-ci, seules 36% utilisent des tampons).

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