Léonore Moncond'huy, maire de Poitiers choque avec cette déclaration sur l'aviation

POLITIQUE - Il n’est plus question de mosquée à Strasbourg, mais d’avions à Poitiers. Après Jeanne Barseghian en Alsace, une autre maire écologiste s’attire les foudres d’un ministre, en l’occurrence celui des Transports Jean-Baptiste Djebbari. 

L’ancien pilote de ligne n’a pas apprécié la prise de position de Léonore Moncond’huy sur l’aviation lors du conseil municipal qui s’est déroulé lundi 29 mars dernier. Dans un extrait vidéo que pouvez trouver en tête d’article et qui trouve un écho particulier sur les réseaux sociaux, l’édile EELV justifie son “choix difficile” de ne plus subventionner les aéroclubs de Poitiers, entre autres, pour “protéger l’avenir des enfants.”

“Mettre dans la même phrase ‘rêve d’enfants’ et le fait de sauver des clubs aériens, je trouve que ça a quelque chose d’indécent”, a-t-elle d’abord répondu à l’opposition qui mettait en avant le rôle ”éducatif” de ces structures, en ajoutant: “c’était mon rêve d’enfant de prendre l’avion pour aller à l’autre bout du monde. Mais je pense que vous ne vous rendez pas compte des rêves dont on doit préserver les enfants. L’aérien, c’est triste, mais ne doit plus faire partie des rêves d’enfants aujourd’hui.”

Djebbari invoque Saint-Exupéry, la droite réagit

Des ”élucubrations autoritaires et moribondes” pour Jean-Baptiste Djebbari qui s’est fendu d’un tweet vendredi 2 avril, accompagnant l’extrait vidéo d’une citation bien connue de l’écrivain -et aviateur- Antoine de Saint-Exupéry: “fais de ta vie un rêve, et d’un rêve, une réalité.”

Dans le sillage du ministre, la porte-parole de La République en marche Maud Bregeon, originaire de Poitiers, s’est elle aussi indignée des mots de Léonore Moncond’huy, jugeant la position d’EELV “dogmatique”, “cynique”, et “triste.”

Et la majorité n’est pas seule dans sa riposte. En marge de Jean-Baptiste Djebbari, ou de la députée Aurore Bergé qui a également réagi, la droite et l’extrême droite, par la voix d’Eric Ciotti, Nadine Morano, Gilbert Collard, Jordan Bardella ou Marine Le Pen fustigent également la position de la mairie écolo.

“Interdire, punir, faire payer, freiner l’innovation, vouloir détruire les filières d’excellence industrielle comme le nucléaire et l’aéronautique, s’en prendre aux rêves des enfants: voilà le vrai visage de ces ‘verts’ qui n’ont rien d’écologiste”, a par exemple écrit la présidente du Rassemblement national sur les réseaux sociaux ce samedi 3 avril.

Que disait Moncond’huy?

Léonore Moncond’huy, elle, se défend de toute décision “dogmatique” et évoque plutôt “un signal de responsabilité vis à vis de l’argent public” après que sa mairie a prévenu les associations, courant mars, de son choix.

“Compte-tenu du fait que cela ne menace par la survie de l’association, aujourd’hui, nous considérons que l’argent public ne doit plus financer les sports fondés sur la consommation de ressources épuisables”, a-t-elle notamment expliqué lors du conseil municipal, ajoutant: “c’est aussi pour ces décisions, qui requestionnent nos politiques au filtre du changement climatique, que nous avons été élus.”

Contacté par Le HuffPost, l’entourage de la maire de Poitiers n’a pour l’heure pas donné suite.

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